Proche-Orient : 
le choix d’Obama

Haaretz Quotidien, Israël

Publié le 27 janvier 2009 Lecture : 2 minutes.

Près de 80 % des Juifs américains ont voté pour Obama et l’ont financé, même si John McCain, son rival, avait affiché plus explicitement sa sympathie envers l’État hébreu. En revanche, les Israéliens furent le seul peuple à souhaiter la victoire du candidat républicain. À présent, le nouveau président va pouvoir réexaminer la « relation particulière » qu’entretient son pays avec Israël. Une relation fondée sur un socle de valeurs communes et nourrie par le souci de ce dernier de contribuer aux intérêts américains.

Quelles « valeurs communes » le président, démocrate et noir, a-t-il pu constater en observant le bombardement par Israël de la région la plus densément peuplée du monde ? Peut-on espérer que la mémoire des horreurs de l’Holocauste influence ses relations avec Israël ? Récemment, un parlementaire britannique de confession juive affirmait que sa grand-mère n’avait pas été tuée par les nazis pour fournir aux soldats israéliens un prétexte pour assassiner des grands-mères palestiniennes à Gaza…

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Quant à la contribution d’Israël aux intérêts américains, elle est sujette à caution, depuis plusieurs années. Chaque fois que des Juifs tuent des Arabes dans les Territoires, des drapeaux américains sont brûlés en Égypte ou en Jordanie. Les États-Unis ont géré – fort mal – les deux conflits contre l’Irak sans l’aide d’Israël, et l’ont même remercié de ne pas s’y être impliqué. La peur du lobby pro-israélien conduit parfois l’administration et le Congrès à subordonner leur politique aux intérêts israéliens, au détriment des intérêts américains. La passivité des deux dernières administrations face à l’expansion continue des colonies, qui contredit ouvertement le processus d’Oslo, la feuille de route et la déclaration d’Annapolis, illustre parfaitement ce phénomène.

Obama est confronté à un choix. Soit il laisse les Israéliens tuer à leur guise dans un État où règne l’apartheid et se contente d’observer de l’extérieur à quel point Israël met en danger la paix au Moyen-Orient et sape les intérêts américains. Soit il soutient l’État hébreu dans son combat pour construire une paix durable et faire accepter son identité juive par l’ensemble de la région, ce qui a été proposé par vingt-deux États arabes. Cela reviendrait à finir le travail engagé, il y a plus d’un demi-siècle, par le président Harry Truman.

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