L’appel de Tunis
Publié le 27 janvier 2009 Lecture : 1 minute.
L’Union pour la Méditerranée (UPM) restera-t-elle une coquille vide ? C’est la crainte exprimée par d’éminents économistes et universitaires français et maghrébins dans un appel, lancé le 17 janvier à Tunis, pour que les pays membres prennent la mesure réelle de la crise économique. « Soit elle [l’UPM] ne réagit pas et les égoïsmes l’emporteront, y lit-on, soit les pays des deux rives de la Méditerranée saisiront cette opportunité historique pour renforcer leurs liens et pour enfin peser sur la scène économique internationale. » Ils doivent pour cela « prendre toutes les décisions d’urgence susceptibles d’accélérer l’intégration économique euro-méditerranéenne. Compte tenu des tensions présentes et à venir, un effort particulier devrait être consenti en matière d’agriculture, d’énergie et de finance ».
La vocation de l’UPM est le financement des projets. Or c’est là que le bât blesse. Recevant la délégation des signataires de l’appel, le Premier ministre tunisien Mohamed Ghannouchi a fait valoir que, pour s’intégrer dans l’espace euro-méditerranéen, les pays de la rive Sud devraient bénéficier de financements semblables à ceux, massifs, obtenus par l’Espagne et le Portugal dans la période de transition vers leur adhésion à l’Europe. Il a aussi évoqué les conditions avantageuses accordées par des fonds structurels européens pour permettre aux pays membres les moins avancés de rattraper leur retard. La Tunisie, a-t-il signalé, a des projets ficelés qui n’attendent que le financement, et se pose en espace de compétitivité pour l’Europe elle-même. Le Premier ministre a fait passer le message selon lequel la Tunisie, le Maroc et l’Algérie ont maintenant des compétences en ressources humaines avec des qualifications de qualité qui rappellent celles de l’Espagne et du Portugal. Concrètement, l’appel de Tunis estime que « l’impérieuse nécessité » pour l’UPM est la création, sans plus tarder, d’une « institution financière dédiée au partenariat euro-méditerranéen ».
