Cessons d’affamer les Gazaouis !

Depuis quarante-deux ans, Israël a tantôt puni, tantôt aidé les Palestiniens, croyant que leur comportement politique, selon qu’ils ont faim ou non, qu’ils se paupérisent ou se développent, s’en trouverait modifié. Or il n’en a rien été. Les deux intifadas ont éclaté durant des périodes de prospérité économique ; et l’appauvrissement de Gaza n’a fait que pousser un peu plus la population dans les bras du Hamas. Les commerçants – qui sont un facteur de modération – sont amers et sans le sou. S’y sont substitués les cadres du Hamas qui ont construit des centaines de tunnels à la frontière avec l’Égypte, faisant de celle-ci un gigantesque centre commercial où l’on se fournit aussi bien en armes qu’en biens de consommation courants.

Israël a bombardé ces tunnels et exige leur fermeture afin de mettre un terme à la contrebande de roquettes, qui menacent un nombre grandissant de civils israéliens. Ce problème doit être réglé par l’Égypte, Israël et une troisième partie à même d’apporter une aide logistique. Mais il est clair que si ces tunnels sont fermés, il faudra rouvrir les points de passage. La levée du blocus économique était l’une des exigences majeures du Hamas durant le cessez-le-feu qui a expiré en décembre – et l’est encore.

L’offensive militaire israélienne n’aurait pas eu lieu si on avait mis un terme à la guerre économique. Et même si les raids et l’invasion avaient été nécessaires, l’ouverture des points de passage aurait permis à la population de constituer des stocks de vivres, ce qui aurait au moins atténué la crise humanitaire actuelle.

Le fait que le Hamas veuille islamiser la société palestinienne est l’affaire des Palestiniens, pas la nôtre. Il n’y a aucun différend frontalier avec le Hamas à Gaza ; la plupart des Israéliens veulent juste pouvoir vivre en paix et en sécurité. Un objectif que nous aurons de meilleures chances d’atteindre si nous, Israéliens, nos voisins arabes modérés et nos amis européens cessons d’affamer les Gazaouis.