La nouvelle diplomatie de M6

Expérience, sang neuf et ambitions africaines… Tel est apparemment le cocktail concocté par Mohammed VI, qui, le 21 janvier à Fès, a nommé quinze nouveaux ambassadeurs. Vingt-cinq autres l’avaient déjà été en novembre 2008.

El Mostafa Sahel appartient à la catégorie des hommes d’expérience. À l’époque où l’un et l’autre étaient ministres de l’Intérieur, il avait noué avec Nicolas Sarkozy des relations privilégiées. Il remplace à Paris Fathallah Sijilmassi, qui n’a pas ménagé ses efforts pour donner un nouvel élan aux relations économiques franco-marocaines. Autre arrivée remarquée, à Londres, celle de la princesse Chrifa Lalla Joumala Alaoui (46 ans), cousine du souverain. La cadette des nouveaux diplomates dispose d’un atout sérieux : sa très bonne connaissance du Royaume-Uni. Elle a fait une partie de ses études à Londres et assure la présidence de la Moroccan British Society.

Par ailleurs, Jilali Hilal, haut fonctionnaire au ministère des Affaires étrangères, devient le premier ambassadeur du royaume en Guinée équatoriale, conséquence du développement du partenariat économique et de la coopération (santé, formation, infrastructures) entre les deux pays. Les Marocains envisagent d’ouvrir avant la fin de l’année une ligne maritime reliant Tanger à Malabo, via Nouakchott et Dakar. Mohamed Benkaddour, qui est énarque, pose pour sa part ses valises à Kinshasa (une ligne aérienne a été récemment ouverte entre la RD Congo et le Maroc). Il devra notamment aider les entreprises minières à renforcer leurs positions dans le pays. Au Niger, Tayeb Raouf, diplomate chevronné passé par Paris et Washington, suivra de près le volet de coopération sécuritaire au Sahara.

À assez brève échéance, une nouvelle vague de nominations devrait intervenir. Le Tchad et le Mozambique sont bien partis pour avoir leur ambassade.