Sidi, libre… dans le désert

Publié le 26 janvier 2009 Lecture : 1 minute.

Son assignation à résidence a été levée, le 21 décembre, mais Sidi Ould Cheikh Abdallahi n’est pas exactement l’homme libre décrit par la junte qui l’a renversé, le 6 août 2008 : son passeport ne lui a pas été restitué. Le 22 janvier, il a été empêché de se rendre à Nouakchott, où il avait prévu de prononcer un discours pour proposer des solutions à la crise née du coup d’État du général Ould Abdelaziz. Le voyage avait pourtant bien commencé.

Vers 7 heures, « Sidi » quitte Lemden, un village de 800 âmes à 250 km au sud-est de la capitale, son lieu de résidence depuis sa libération, en novembre. Dans le cortège d’une quinzaine de voitures qui l’accompagne, sa famille, des parlementaires, des partisans… Hormis quelques contrôles réglementaires, le trajet se déroule sans encombre. Jusqu’à une cinquantaine de kilomètres de Nouakchott, où les forces de l’ordre interdisent au convoi de poursuivre sa route. Sauf si l’ancien président accepte de se séparer de l’essentiel de son escorte. Refus catégorique de l’intéressé. Malgré deux heures de palabres, les policiers n’en démordent pas. Vers 13 heures, de guerre lasse, Sidi finit par regagner les dunes de Lemden.

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C’est finalement son porte-parole, Ahmed Ould Samba, qui lira son discours. « Utilisation des ressources de l’État pour l’achat des consciences », « lois violées », « acquis démocratiques bafoués »… Le bilan qu’il dresse des six mois de pouvoir de la junte est apocalyptique. Pour enrayer la descente aux enfers, Sidi propose un compromis de taille : la tenue d’élections législatives et présidentielle anticipées. À condition qu’il soit rétabli dans ses fonctions et que son administration organise les scrutins. La junte a réagi en annonçant, dès le lendemain, que le 1er tour de la présidentielle aura lieu le 6 juin.

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