Simon 
Lévy

Secrétaire général de la Fondation du patrimoine culturel judéo-marocain

Publié le 26 janvier 2009 Lecture : 2 minutes.

Jeune Afrique : Quel bilan tirez-vous de l’offensive israélienne à Gaza ?

Simon Lévy : Pour moi, la vie d’un homme passe avant tout. Or le bilan humain de l’opération est dramatique : plus de 1 300 morts d’un côté, 13 de l’autre. Pour les Palestiniens, le Fatah surtout, le bilan politique est également désastreux. Israël, de son côté, s’est, comme après la guerre du Liban, attiré l’opprobre de tous les pays musulmans.

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Le nouveau président américain a les moyens de faire la paix. S’il échoue, il faudra encore aménager des cimetières… Israël oublie trop souvent l’essentiel : le monde musulman, beaucoup plus vaste et plus peuplé que lui, a déjà la bombe atomique, avec le Pakistan et, demain peut-être, l’Iran. Pour conjurer cette horrible perspective, la paix est une nécessité immédiate, une question de semaines si l’on souhaite mettre à profit la dynamique de l’élection de Barack Obama.

La communauté juive marocaine a-t-elle eu à pâtir des conséquences de cette nouvelle guerre ?

Il y a eu quelques menaces téléphoniques, mais pas d’incident notable. Des juifs sont établis au Maroc depuis 2 000 ans et j’espère qu’il en sera toujours ainsi, parce que c’est l’intérêt des deux communautés. Le Conseil des communautés israélites du Maroc a d’ailleurs rappelé dans un communiqué : « Nous, juifs marocains, participons des deux identités aujourd’hui en guerre. Au nom de ces identités sœurs et de notre histoire commune, nous lançons un appel, celui de l’espoir, aussi ténu soit-il, pour donner une chance à la paix. » Notre communauté joue un rôle irremplaçable, aussi bien dans les équilibres régionaux qu’en tant que composante ancienne et laborieuse du peuple marocain.

Pour les juifs du Maroc, y aura-t-il un avant et un après Gaza ?

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Non, j’espère qu’il n’y aura qu’un avant. Nous en sommes au sixième conflit, hélas, et il faut souhaiter que ce soit le dernier. Ma grande crainte est que Benyamin Netanyahou, le chef du Likoud, soit élu Premier ministre après les législatives du 10 février.

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