Spécial Gaza
Sous le feu des raids israéliens, la population palestinienne de Gaza subit un véritable martyre. Vos réactions indignées sont parvenues nombreuses à la rédaction de J.A.
Arabes, réveillez-vous !
– Après l’indignation, les manifestations de colère légitimes, la compassion envers les nombreuses victimes innocentes de l’horrible et insupportable agression israélienne, il serait temps pour les Arabes, et les Palestiniens en particulier, de s’interroger et de tirer des leçons de cette tragédie, la énième depuis plus de soixante ans. Le mouvement Hamas, dont on oublie le caractère radical outrancier assujetti à la politique nihiliste des illuminés du Hezbollah et des dirigeants iraniens (rayer Israël de la surface de la terre), est un facteur d’affaiblissement de la Palestine, divisant son Autorité et sabotant tout processus de négociations pouvant aboutir à une situation de paix même relative. Qui plus est, force est de constater que les Arabes (peuple et dirigeants confondus), du Machrek au Maghreb, font (hélas !) preuve d’un manque permanent de réalisme politique. Arabes, réveillez-vous !
Taïeb Brahim, Gaillac, France
Impatience de la rue arabe
– Ohé ! Il y’a quelqu’un ? Où sont les dirigeants arabes ? Leur impuissance chronique à agir sur les événements majeurs de la région et sur ceux, dramatiques, qui se jouent en ce moment à Gaza n’a d’égal que leur silence assourdissant et complice ; à ce propos, l’excellent article de Patrick Seale (J.A. n° 2501) est d’une cruelle vérité.
Tout comme pour le Liban en 2006, ils n’ont élevé aucune protestation efficace et collective contre les violations criminelles du droit international par Israël dans les territoires occupés. De même, ils n’ont pas réagi quand le président Sarkozy a mis sur le même pied les tirs de roquettes des résistants armés du Hamas et les bombardements massifs de Tsahal.
La rue arabe ne peut pas se contenter du geste honorable et tellement symbolique de Mountazar Zaïdi, le courageux journaliste irakien qui a lancé ses chaussures en direction du président américain. Pas plus qu’elle ne peut dse contenter de pleurer sur les ruines de ses villes martyres : Aït el-Chaab, Aït Aoun, Bint Jbeil… et maintenant Gaza. Merci à J.A. pour la qualité et la pertinence de ses articles.
Sahjanane Klis-Yazback, Nancy, France
Massacre organisé
– Le silence de la communauté internationale est assourdissant. L’ONU est muselée par le veto américain. Le droit d’ingérence si cher à la diplomatie française, les droits de l’homme, l’assistance à personne en danger ne font plus partie du vocabulaire occidental quand Tsahal massacre.
Le carnage délibéré des civils ne poussera pas les habitants de Gaza à se soulever pour renverser le Hamas. Il ne fera que renforcer la détermination des Palestiniens à prêter main-forte à la résistance pour chasser par tous les moyens l’occupant israélien. La haine envres Israël est grande et la paix bien lointaine. Seule une condamnation de cette boucherie pourrait amener Palestiniens et Sraéliens à renouer le dialogue.
J.P. Perret, Tunis, Tunisie
Message à l’Iran
– Les Palestiniens font les frais à la fois de la volonté de Tsahal de redorer son blason, après sa défaite face au Hezbollah en 2006, et de l’instrumentalisation d’une guerre qui, comme par le plus grand hasard, tombe à pic pour servir de précampagne électorale aux législatives israéliennes.
La diploamtie des "bons offices" n’obtiendra un cessez-le-feu, ou un retrait de l’armée israélienne, que lorsque les objectifs militaires et politiques de l’Etat hébreu seront atteints. Il est question de la crédibilité d’Israël, unique pays détenteur de l’arme atomique dans la région, et de sa détermination à utiliser la force : c’est là le message adressé au "concurrent nucléaire" iranien.
Ali Darhlal, Talence, France
Manifestationsous contrôle
– A gaza, le massacre fait rage. "Il est des instants où se taire c’est mentir", disait Miguel de Unamuno. Il est cet instant où les mots perdent leur sens. Rien ne peut exprimer ce que peuvent ressentir les millions d’êtres dont je fais partie. Ici, en Tunisie, on nous impose le silence. On nous fait comprendre que nous n’avons rien à dire dans un pays où le président a déjà tout dit. Il nous reste le droit de dire que nous soutenons "l’attitude exemplaire" de notre président dans la "juste cause palestinienne".
Il nous est permis de figurer dans les cortèges arrangés, aux trajets dûment tracés, encadrés des officiels automates, des policiers musclés et des crieurs professionnels scandant sans décence des slogans dont nousne comprenons pas le sens en telle circonstance : "Palestine, Ben Ali" ou "Votez pour Ben Ali en 2009". Je viens de voir et d’entendre Bush dans sa dernière conférence de presse ; quelle horeur et quelle indécence ! Le dégoût me pousse à me demander si Bush a vraiment tort de faire abstraction de notre opinion, nous qui "existons si peu" aux yeux de ceux à qui nous avons (en principe) confié notre destin.
Mohamed Aloulou, Tunis, Tunisie
Au secours d’Israël
– Ce qui se passe aujourd’hui à Gaza est révoltant, inacceptable, indéfendable. Aucune raison ne saurait justifier cette furie d’un autre temps. Les mots et les résolutions ne suffisent plus. Il faut passer à l’acte. Il est l’heure. Nous aurons besoin de tous et de tous les moyens pour venir au secours du peuple palestinien. Cela paraîtra étrange, du moins incongru, de le dire, mais il faut également se porter au secours d’Israël. Israël a peur de sa propre peur. Oui, Israël est un grand peuple, mais il searit plus grand encore s’il oeuvrait pour une vraie paix, quitte à sacrifier les intérêts de ses dirigeants politiques si belliqueux. C’est cela, le dépassement. C’est cela, la vraie grandeur…
Amadou Lamine Sall, Dakar, Sénégal
Ainsi va le monde…
– Plusieurs centaines de morts en quelques jours, beaucoup d’émotion à travers le monde, mais aussi des soutiens à Israël pour la "punition" infligée aux Palestiniens. Pour ma part, j’espère que, cette fois, Israël va finir l’oeuvre d’élimination totale des Palestiniens commencée après la victoire du Hamas avec une méthode très douloureuse (blocus total avec mort lente à la clé). Heureusement, l’Etat hébreu a maintenant décidé de se servir de moyens plus expéditifs.
Dans cette histoire, tout le monde est gagnant. D’abord, Israël, qui peut rapidement exterminer un peuple qui le gêne, sans bien sûr encourir la moindre sanction (les Etats-Unis veillent). Ensuite l’agonie des Palestiniens durera moins longtemps. Et, enfin, la plupart des autres pays n’auront plus à faire semblant de s’émouvoir, ce qui leur évitera des voyages diplomatiques aussi inutiles que fatigants. En cette période de crise, Israël pourrait même réduire les frais de bombardement en utilisant une simple bombe atomique. Ainsi va le monde… ET son droit.
Jean-Marie Touré, Bonoua, Côte d’Ivoire
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