2059, l’odyssée du Bénin

« Bénin 2059 », Fondation Zinsou, à Cotonou, jusqu’au 30 janvier.

Publié le 20 janvier 2009 Lecture : 1 minute.

C’est un sujet qui pourrait paraître scolaire : imaginer le Bénin de 2059. Les six plasticiens invités à plancher sur ce thème par la fondation Zinsou ont relevé le défi avec brio. Mais, quoi qu’ils en disent, leurs installations évoquent surtout le Bénin d’aujourd’hui et ses problèmes. La montée des eaux, la surpopulation, le prix des denrées alimentaires, la pollution.

Romuald Hazoumé, sans doute le plus politique des artistes béninois, voit son œuvre (Entré-couché de type présidentiel) comme un « pied de nez » au gouvernement. « Personne ne pense au problème de l’eau, à Cotonou. Les Néerlandais, eux, ont mis de côté 100 milliards d’euros pour anticiper la menace… Si l’on avait un peu de considération pour le peuple, on construirait des logements sociaux ! »

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En présentant un zémidjan du futur, Tchif offre une vision en demi-teinte de l’avenir. Certes, le conducteur de la moto-taxi doit porter un masque à gaz, mais il est équipé de petits bijoux de technologie (GPS, écran télé), pour l’instant inimaginables au Bénin.

Investissant trois salles, Dominique Zinkpè propose, lui, une digression onirique sur le thème de l’immobilier, de la surpopulation et du temps qui passe, symbolisé par l’inlassable mouvement des vagues effaçant les traces des uns et des autres, sur la plage. Plus cruel, Aston évoque le spectre de la faim et de la guerre pour la nourriture. Certes, on ne saura pas à quoi ressemblera le Bénin de 2059, mais on peut d’ores et déjà se faire une idée de ce qui le menace.

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