Pourquoi la Bourse de Douala commence à séduire
Après une hausse de 48,8 % en 2008, le Douala Stock Exchange s’attend à trois introductions phares cette année.
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Silencieux depuis cinq ans, le Douala Stock Exchange (DSX) vient d’achever 2008 avec une hausse de 48,8 % de sa capitalisation boursière. Une performance portée par les deux seules entreprises qui y sont cotées : la Société des eaux minérales du Cameroun (SEMC), + 55 % sur l’année, et la Société africaine forestière et agricole du Cameroun (Safacam), en hausse de 22 % depuis son introduction, en juin dernier. Toutes deux affichent certes des bilans plus que satisfaisants : hausse de 20,7 % du CA en 2007, à 5,6 milliards de F CFA (8,5 millions d’euros), pour la SEMC, filiale de la Société anonyme des brasseries du Cameroun (SABC), du groupe français Castel, et de 21 % du bénéfice net. Forte progression également pour Safacam, filiale du français Bolloré : hausse de 25 % du CA, à 7,9 milliards de F CFA, et de 78 % pour le bénéfice net.
Si ces chiffres expliquent l’intérêt des investisseurs pour le DSX, ils ne disent qu’en partie pourquoi cette Bourse opérationnelle depuis 2003 est soudain réellement entrée en service en 2006, avec l’arrivée de la SEMC. Le mérite en revient en partie à l’État camerounais, qui a initié les deux introductions, invitant la Société nationale d’investissement (SNI) à placer 20 % du capital de la SEMC qu’elle détenait, puis 20 % de Safacam, conservant une participation minoritaire dans les deux cas. Parallèlement sont entrées en vigueur des incitations fiscales en faveur des entreprises cotées (allègement de l’impôt sur les bénéfices) et des épargnants (déplafonnement des plus-values).
La prochaine entrée en Bourse dira si ces efforts étaient suffisants. Jacqueline Adiaba, directeur des marchés du DSX, est confiante : « Pour la première fois, tous nos partenaires ont répondu à notre enquête sur leurs perspectives boursières pour 2009 », explique-t-elle, faisant référence aux dix banques ou sociétés d’assurances agréées pour intervenir à la Bourse. Y figurent les banques de la place, comme la CBC et Afriland First Bank, mais aussi internationales, telles que Citibank, Ecobank, ou encore la Société générale de banques au Cameroun (SGBC). Celle-ci est chef de file de la prochaine introduction au DSX, celle de la Société camerounaise de palmeraies (Socapalm), autre filiale de Bolloré, au chiffre d’affaires de 40 millions d’euros en 2007. Le 22 janvier, elle procède à une augmentation de capital, justifiée par un plan stratégique d’investissement. La mise en vente de 324 350 actions à 45 000 F CFA pourrait lui rapporter 15 milliards de F CFA d’argent frais. Louis Banga Ntolo, directeur du marketing de la SGBC, est convaincu du succès « s’[il] en juge par le nombre d’investisseurs institutionnels qui manifestent leur intérêt ». Il prévoit en outre « deux autres opérations d’aussi grande importance en 2009 ». Il saura bientôt s’il a raison d’être optimiste. La souscription des actions de Socapalm est ouverte jusqu’au 27 février.
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