Les pays émergents fragilisés par la crise

Publié le 19 janvier 2009 Lecture : 2 minutes.

Exercices imposés des mois de janvier, les rapports sur l’analyse des risques-pays fleurissent chaque année à pareille époque pour baliser le terrain des investisseurs et autres bailleurs de fonds. Après le rapport annuel 2008-2009 du World Economic Forum (WEF), le 13 janvier, celui du leader mondial de l’assurance-crédit Euler Hermes (groupe AXA), le 14, et enfin celui de la Coface, le 19 janvier, les données s’empilent pour juger de la compétitivité et de l’attractivité des pays.

Un paramètre fait l’unanimité : « 2009 sera plus dangereuse que 2008 », annonce le WEF. Et qui l’explique par la décroissance chinoise (7 % en 2009), le dérapage des finances publiques, l’effondrement de la valeur de nombreux actifs et l’incapacité des gouvernements à juguler le réchauffement climatique. Plus précis, Euler Hermes prédit une croissance mondiale inférieure à 1 % en 2009. Parmi les pays émergents, l’Afrique et le Moyen-Orient s’en sortent plutôt bien avec une croissance de 4,6 %, contre 5 % pour l’Asie et 1,9 % pour l’Amérique latine.

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Les pays africains les plus vulnérables, avec la note D attribuée par Euler Hermes, la plus basse, sont la Côte d’Ivoire, le Cameroun, l’Angola, le Nigeria, le Kenya, l’Éthiopie et le Soudan. Les pays pétroliers cités ci-dessus souffriront d’une baisse de leurs revenus qui aura un impact négatif sur leurs rentrées fiscales et leur balance commerciale. Les autres seront pénalisés avec les mêmes effets par la baisse des cours des matières premières (thé, café, cuivre…). « Les régimes politiquement fragiles d’Afrique subsaharienne seront mis à l’épreuve par une forte pression sociale et un risque élevé d’insécurité », note Euler Hermes. Outre l’Afrique du Sud (BB), les pays les mieux armés se trouvent plutôt au Maghreb, avec la Tunisie (BB), le Maroc (B) et l’Algérie (C). Si ce dernier pays subira l’effet de la baisse du prix de l’or noir, l’assureur-crédit craint également les conséquences d’un environnement politique et sécuritaire incertain lié à l’élection présidentielle. Quant au Maroc, la baisse de forme de trois piliers de la croissance (le tourisme, les exportations vers l’Europe et les fonds des migrants) fera chuter la progression du PIB, à 3,5 % cette année contre 6 % en 2008.

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