L’envol du dragon égyptien
Pour les industriels marocains, la menace ne vient plus d’Asie. En trois ans, un nouveau concurrent s’est imposé comme une nouvelle terre de délocalisations dans le marché du textile et de l’habillement. Avec une énergie bon marché, des matières premières disponibles et une main-d’œuvre bien moins chère que celle des autres pays du sud de la Méditerranée, l’Égypte se fait de plus en plus menaçante. Et pour cause, si on rajoute le fret, cette destination devient même moins chère que l’Inde ou la Chine. Sans oublier les énormes subventions accordées aux industriels. « Elles couvrent l’ensemble des charges salariales, et même au-delà, confie un industriel français installé sur place. Ouvrir une usine ici, c’est presque gratuit ! » Les Turcs, grands concurrents des Marocains, avec leur industrie parfaitement intégrée, l’ont bien compris, et délocalisent en masse vers ce nouvel eldorado. Certes, l’Égypte a encore des problèmes de qualité et de logistique, mais les choses évoluent très vite… En 2006, à titre d’exemple, elle n’était même pas considérée comme un exportateur de textile par l’OMC. Mais le pays apprend vite. Et, en 2007, les Chinois ont signé un accord avec les autorités du pays pour y implanter une vaste zone industrielle à même d’accueillir leurs industriels du textile.
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