Requiem pour l’UPM

Publié le 19 janvier 2009 Lecture : 1 minute.

Le succès du sommet de Paris du 13 juillet 2008, arraché au forceps par Nicolas Sarkozy, avait un temps occulté les divergences de fond, toujours bien réelles, entre les 43 membres de l’Union pour la Méditerranée (UPM). Les Français, partisans d’une approche pragmatique et dépolitisée, voulaient croire qu’une « union de projets » allait permettre de dépasser les clivages liés au conflit israélo-palestinien. La guerre de Gaza les a brutalement ramenés à la réalité ; il est illusoire d’espérer faire cohabiter durablement Israéliens et Arabes dans un même forum tant qu’une solution équitable n’aura pas été apportée à la tragédie palestinienne.

L’Égypte, qui copréside l’UPM avec la France, a demandé le report jusqu’à nouvel ordre de toutes les réunions prévues pour arrêter les règles de fonctionnement de l’instance euroméditerranéenne. Le prétexte invoqué par Le Caire – une « surcharge du calendrier diplomatique liée aux efforts égyptiens pour parvenir à un cessez-le-feu à Gaza » – ne trompe personne. Les Arabes ne souhaitent pas, pour le moment, s’asseoir à la même table que les représentants de l’État hébreu. Ce gel porte un sérieux coup d’arrêt à un processus déjà laborieux. Les Égyptiens, qui n’y ont jamais vraiment cru, ne sont pas les seuls à traîner les pieds. Les Algériens s’interrogent sur la nécessité de poursuivre l’aventure. Mourad Medelci, le ministre des Affaires étrangères, a ainsi jugé « extravagante » la composition du secrétariat général de l’instance de Barcelone (un secrétariat général adjoint pour les Israéliens, un autre pour l’Autorité palestinienne et un siège pour la Ligue arabe). En Tunisie, pays initialement très favorable à l’UPM, l’Union démocratique unioniste, un parti d’opposition proche du pouvoir, a appelé à boycotter l’Union pour dénoncer la duplicité européenne sur Gaza.

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