La croissance face aux aléas du climat

Depuis la signature de l’accord de paix en 2000, la période de transition et les élections de 2005,  le pays tente, au prix de nombreuses réformes structurelles, de remonter la pente. Avec plus ou moins de succès.

Publié le 19 janvier 2009 Lecture : 2 minutes.

Comme le souligne un récent rapport de la Banque africaine de développement (BAD), il y a d’abord eu « la période de stabilité politique, qui a précédé la crise de 1993, [durant laquelle] le Burundi a réalisé des progrès économiques et sociaux supérieurs à la moyenne des pays de l’Afrique subsaharienne ». Progrès réduits à néant par « la crise sociopolitique et […] l’embargo imposé au pays en 1996 », précipitant le pays dans « une longue période de déclin économique ». Parmi les conséquences : une réduction de la croissance du PIB et une chute du revenu par tête, tombé à 83 dollars en 2004 (alors qu’il était de 214 dollars au début des années 1990). Autant de facteurs qui ont contribué à aggraver la pauvreté.

Le grand problème de l’économie burundaise tient à sa structure. Celle-ci repose essentiellement sur l’agriculture – qui concentre près de 80 % des actifs –, l’élevage et la pêche. Le pays compte beaucoup sur le café, son principal produit agricole et sa première source de revenus à l’exportation. Or les recettes du café ne sont pas toujours garanties, qui dépendent de la pluviométrie et des aléas des cours mondiaux… Comme ce fut le cas en 2003, où, à cause de la baisse du prix du café, le taux de croissance est retombé à – 1,2 %, alors qu’il était de 4,5 % en 2002.

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Grogne sociale

Dans un rapport daté de juillet 2008, une mission du Fonds monétaire international (FMI) à Bujumbura note qu’en 2007 « la croissance du PIB réel est tombée à 3,6 %, contre 5 % en 2006, principalement du fait d’une mauvaise récolte caféière. […] À la fin de 2007, l’inflation avait atteint 14,7 % (en glissement annuel), après 9,3 % en 2006, sous l’effet de la montée des cours mondiaux des matières premières. » Le même rapport indique que « durant les quatre premiers mois de 2008, les prix des carburants et des produits de première nécessité ont augmenté en moyenne de 23 %, entraînant une augmentation de 11,7 % de l’indice des prix à la consommation »… D’où un climat social particulièrement tendu. Et si le PIB par habitant devrait s’établir à 139 dollars pour 2008 (contre 118 dollars en 2007), le problème de l’extrême pauvreté qui touche plus de la moitié de la population est loin d’être résolu.

Soutien au secteur bancaire

D’après les observateurs, malgré les dérapages inflationnistes, malgré le fait que le Burundi importe plus qu’il n’exporte et bien que son budget soit fortement dépendant de l’aide de ses partenaires au développement (51 % de ses ressources budgétaires en 2008), les perspectives économiques sont encourageantes. À condition de se conformer soigneusement à la stratégie nationale de développement définie dans le Cadre stratégique de lutte contre la pauvreté (CSLP). D’autre part, le pays, dont l’épargne intérieure reste assez faible, doit soutenir son secteur bancaire (on compte huit banques commerciales, une banque de développement et un établissement de promotion de l’habitat), afin que ce dernier puisse proposer aux opérateurs privés une offre de crédits à la fois suffisante et efficiente, en vue de relancer l’économie.

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