Adil Zanfari : Docteur Pharma, Mister Business
Adil Zanfari a su s’imposer sur le marché des génériques de pointe. Depuis 2001, le chiffre d’affaires de Genpharma, son laboratoire marocain, progresse en moyenne de 15 % par an.
![Il est aussi vice-président de l’Association marocaine du médicament générique. DR](https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/cdn-cgi/image/q=auto,f=auto,metadata=none,width=1215,fit=cover/https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/medias/2013/04/26/Gempharma-Adil-Zanfari_DR.jpg)
Il est aussi vice-président de l’Association marocaine du médicament générique. DR
Adil Zanfari, 50 ans, a su se faire une place de premier plan sur le marché très concurrentiel des médicaments génériques au Maroc. Diplômé en 1989 de la faculté de Paris-V, ce docteur en pharmacie peut se targuer d’avoir lancé les produits anticancéreux du français Rhône-Poulenc en Europe et aux États-Unis. Mais c’est le MBA qu’il obtient en 1996 à Lausanne, où il attrape le virus du management, qui fait prendre à sa carrière un nouveau départ.
Dès sa sortie, on lui propose sept offres d’emploi. Adil Zanfari prend, à 34 ans, la direction d’une entreprise allemande de biotechnologies. L’occasion pour lui de se familiariser avec la levée de fonds et avec l’activité de recherche et développement (R&D). Trois ans plus tard, en 1999, ce Marocain décide de retourner dans son pays natal, où il crée, à El-Jadida, Genpharma, qui produira sa première boîte de médicaments en 2001.
Niche
Dès le départ, il affiche la couleur : « J’ai refusé de représenter les multinationales pour ne pas avoir les poings liés. » Son business model repose sur la production de génériques de niche, à haute valeur ajoutée : « Nous avons été les premiers à en lancer dans les domaines de la cancérologie, de la diabétologie et de la cardiologie. » Ce qui ne l’empêche pas de se retrouver propulsé sur le devant de la scène, en 2007, grâce à l’Erector, l’équivalent du Viagra qui s’impose avec 60 % de part de marché, soit plus de 3 millions de boîtes vendues.
Aujourd’hui, le laboratoire est leader dans son secteur : son chiffre d’affaires, multiplié par 2,5 ces six dernières années, s’élève à 30 millions de dollars (22,9 millions d’euros) et progresse en moyenne de 15 % par an. Un tiers est réalisé à l’étranger – une proportion qu’il souhaite doubler. Ses produits sont ainsi vendus dans 39 pays d’Afrique et du Moyen-Orient. « À terme, l’objectif est de couvrir 60 marchés. » Dans sa quête d’expansion, il vient de créer Genpharma Tunisie, qui sera opérationnel en 2016 – « la condition pour pouvoir distribuer nos produits dans le pays », souligne ce pourfendeur du protectionnisme.
Face à la pression croissante pesant sur les marges des groupes pharmaceutiques, il s’est fixé comme objectif d’atteindre un chiffre d’affaires de 100 millions de dollars dans dix ans, « la taille critique » selon lui. Pour cela, il a vu grand. Alors qu’elle produit actuellement 20 millions de boîtes par an, son usine a une capacité six fois supérieure.
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