Le défi de Biyouna
Prenez une tragi-comédie espagnole écrite il y a cinq siècles, assaisonnez-la d’un zest de gouaille algéroise… Vous obtiendrez une Célestine version Biyouna. Déroutant ? Sans doute. Quoique…
En mère maquerelle qui ne croit qu’au sexe et à l’argent, Biyouna ne s’éloigne pas tant que ça du rôle qu’elle tenait dans Délice Paloma, de Nadir Moknèche. Comédie de mœurs implacable, la pièce déborde d’énergie. « Célestine est un rôle difficile », reconnaît Biyouna. Passer de la comédie moderne et légère à un classique au registre soutenu, le défi est de taille. Comme de s’imposer dans un rôle déjà illustré par Jeanne Moreau.
À J – 2 de la première, le 14 janvier, la pression monte. Biyouna se donne à plein pour l’avant-dernière répétition. « Célestine est une ambitieuse et une hypocrite, mais aussi une meskina, une victime. » Et de citer un vers de la pièce : « Je suis telle que le vice des hommes m’a faite. »
Difficile à diriger, l’irréductible Algéroise ? « Pas du tout, rétorque Henri Lazarini, le metteur en scène. C’est une femme disciplinée, du moins professionnellement. Je lui ai demandé de libérer son expression. Du coup, Célestine râle, proteste et vitupère… en arabe. » Sans que cela ne dénature le texte. « Après tout, Célestine aurait très bien pu avoir des origines arabes », s’amuse Lazarini.
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