Par pitié, finissons-en !
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Vingt-sept condamnés à mort nigérians attaquent en justice le gouvernement fédéral et l’État de Lagos. Motif ? Ils exigent d’être exécutés sans délai. Cela fait en effet très longtemps – vingt-quatre ans pour certains, dix ans pour les plus récents – qu’ils attendent dans le couloir de la mort de la prison de haute sécurité de Kirikiri, à Lagos… Le quotidien Vanguard, qui a donné l’information, s’interroge sur l’utilité de prononcer des condamnations à mort qui ne sont jamais appliquées et dénonce l’inhumanité avec laquelle le gouvernement traite les détenus.
Le Parlement européen, qui, en novembre 2008, a adopté un texte demandant au Nigeria d’abolir la peine de mort, confirme qu’aucune exécution n’a eu lieu depuis 2002, même si, officiellement, il n’y a pas de moratoire. Cela n’empêche pas les condamnations de pleuvoir. 731 condamnés à la peine capitale, parmi lesquels 11 femmes, sont actuellement incarcérés. Au moins 40 d’entre eux étaient mineurs au moment des faits. Prompte à prononcer la peine de mort, la justice l’est beaucoup moins pour statuer sur les appels. La moitié des condamnés attendent que les magistrats veuillent bien réexaminer leur cas. Un quart n’ont aucune nouvelle des tribunaux depuis plus de cinq ans.
Si les autorités ne les exécutent pas, il est probable que la plupart de ces détenus mourront de toute façon en prison, où le paludisme, la tuberculose, la grippe et, bien sûr, le sida font des ravages. Les conditions de détention (cellules surpeuplées, etc.) sont particulièrement dures. La moitié des détenus sont dans l’attente d’un jugement.
Sur 53 pays africains, 13 ont aboli la peine de mort et 22 ne l’appliquent pas. Au niveau mondial, 137 pays sur les 192 membres des Nations unies n’exécutent plus leurs prisonniers.
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