Marocaines aux champs

Publié le 19 janvier 2009 Lecture : 1 minute.

Malgré la crise, les immigrés saisonniers marocains continuent d’affluer en Espagne. Le 16 janvier, les candidats au départ étaient plus de 16 000. Un record. Ils n’étaient que 9 000 en 2007 et à peine 300 il y a cinq ans. Ce programme de « gestion éthique de l’immigration » est partie intégrante du plan européen Aeneas, dont l’objectif est de réduire l’immigration clandestine en améliorant la maîtrise des flux de travailleurs.

Dans tout le royaume, l’Agence nationale de la promotion de l’emploi et des compétences (Anapec) sélectionne les saisonniers selon des critères définis par les employeurs espagnols. Seules les femmes âgées de 18 à 45 ans et ayant des enfants peuvent postuler.

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Pour un exploitant agricole, embaucher une mère de famille lui garantit que l’intéressée rentrera chez elle au terme de son contrat de trois mois. Et si les Espagnols recrutent toujours davantage, c’est parce que le taux de retour des Marocaines est passé de 50 % en 2005 à plus de 90 % en 2007. Payées entre 34 et 37 euros par jour, les saisonnières disposent d’une couverture sociale, d’une assurance retraite, et ont parfois la possibilité de suivre des cours d’espagnol.

L’Anapec parle à ce propos d’« eldorado légal », ce qui est sans doute beaucoup dire. Les conditions de travail de ces femmes sont en effet très difficiles. Privées de leur famille, elles vivent pendant des mois complètement isolées, avec interdiction de sortir des exploitations.

Et puis, pour nombre d’entre elles, le retour au pays est aussi un retour forcé à la misère.

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