Héros par défaut

Publié le 19 janvier 2009 Lecture : 1 minute.

Signe des temps ? C’est en Amérique du Sud que les Arabes vont chercher leurs nouveaux héros, ceux qui, à leurs yeux, incarnent le mieux le refus de la guerre dans la bande de Gaza. Début janvier, en Cisjordanie, des manifestants n’arboraient-ils pas des drapeaux vénézuéliens et des portraits du président Hugo Chávez ? Il faut dire que, le 7 de ce même mois, ce dernier avait qualifié l’État d’Israël d’« assassin » et de « génocidaire », avant d’expulser son ambassadeur à Caracas…

« Ici, tout le monde connaît Chávez, confie le maire d’Al-Masar, près de Bethléem. Comme Che Guevara, c’est un symbole de la lutte pour la liberté. J’aimerais pouvoir lui offrir un passeport palestinien. Ensuite, on l’élirait et il deviendrait notre président. »

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Au Maroc, qui a connu l’une des plus importantes mobilisations populaires depuis le début de la guerre, la figure de Chávez est plus controversée. Le soutien de son gouvernement au Front Polisario a conduit Rabat à fermer le 15 janvier son ambassade à Caracas.

Mais il y a aussi les héros du passé, comme Saddam Hussein ou Yasser Arafat. L’attaque sur Gaza n’aurait jamais eu lieu si le raïs irakien était encore de ce monde, confiait récemment, sur Al-Jazira, Izzat Ibrahim Al-Douri, qui fut l’un de ses proches. On se demande bien pourquoi, mais qu’importe. Quant à Arafat, ses portraits ont fait leur réapparition en Palestine, comme pour souligner que Mahmoud Abbas, sons successeur, ne parvient pas à mobiliser son peuple. Qu’ils soient d’ailleurs ou d’hier, tous ces personnages sont surtout des héros par défaut. Ils traduisent la profonde déception des Arabes à l’égard de leurs dirigeants actuels.

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