Revoilà Ben Laden !

Après huit mois de silence, Oussama Ben Laden, le terroriste le plus recherché de la planète, a diffusé le 14 janvier sur divers sites islamistes un nouveau message audio. Comme en mars 2008, date de sa précédente sortie médiatique, le chef d’Al-Qaïda consacre son discours à Gaza et appelle la Oumma, la communauté islamique, à déclencher la guerre sainte pour riposter à l’agression israélienne.

Une semaine avant l’investiture de Barack Obama comme président des États-Unis, le 20 janvier, il reconnaît, non sans ironie, la difficulté d’hériter du pouvoir après deux mandats de George W. Bush, dont le départ de la Maison Blanche est, rappelle-t-il, « salué par 75 % des Américains » : « Soit Obama arrête la guerre [en Irak] et reconnaît ainsi la défaite de son pays. Soit il la continue et aggrave la crise économique provoquée par Bush et les néoconservateurs. »

Par ailleurs, Ben Laden recense les champs de bataille où « ses » combattants affrontent actuellement « les croisés et les sionistes » – de la Palestine au Waziristan, en passant par les zones tribales pakistanaises, la Somalie et le Maghreb – et réitère sa volonté « d’ouvrir d’autres fronts ». Fustigeant les dirigeants arabes, tantôt comme valets de l’impérialisme, tantôt comme complices du génocide qui frappe la population de Gaza, il annonce l’inévitable déclin de « leur maître américain ». Selon lui, les massacres en Palestine confirment l’inefficacité du système des Nations unies, conséquence du droit de veto dont disposent les États-Unis et les membres permanents du Conseil de sécurité.

Pour Al-Qaïda, en nette perte de vitesse en matière de recrutement, le drame de Gaza est une aubaine. Une semaine avant l’intervention de Ben Laden, l’Égyptien Aymen Zawahiri, numéro deux de l’organisation, avait oublié ses vieux griefs contre le Hamas, longtemps accusé de « collusion avec l’ennemi sioniste ». À l’évidence, il compte bien tirer profit des images d’horreur diffusées dans le monde entier pour recruter des kamikazes.