Le transport aérien africain en difficulté

Publié le 13 janvier 2009 Lecture : 2 minutes.

– Dans l’article consacré au transport aérien, intitulé « Recherche compagnie africaine désespérément » (J.A. n° 2498), on peut lire en conclusion de l’article que « Emirates n’existait pas il y a dix ans, lance avec optimisme Jacques Courbin ». En effet, Emirates, qui a actuellement une flotte de 121 appareils, dont ­l’A-380, dernier fleuron de l’industrie aéronautique, a commencé ses vols le 25 octobre 1985 avec un Boeing 737 et un Airbus 300B4 de location. Son développement spectaculaire, en une vingtaine d’années, est la conséquence d’une vision stratégique soutenue par la non-implication de son propriétaire, l’émirat de Dubaï, dans la gestion de l’entreprise. Celle-ci est l’apanage de professionnels de plus de 110 nationalités, et ce dans un contexte de « ciel ouvert » total.

En revanche, où il n’y a pas lieu d’être optimiste, c’est quand on lit le compte rendu fait par la presse (Fraternité matin n° 13233 du 20-21 décembre 2008) sur le volet consacré au transport régional du dernier sommet de la Cedeao, tenu à Abuja le 19 décembre 2008. En rejetant « l’initiative d’une compagnie aérienne unique » et en décidant de « soutenir toutes les initiatives privées », les décideurs (ouest-)africains vont manifestement à contre-courant de la dynamique propre à ce secteur d’activité très capitalistique, qui opère en termes de regroupement vital pour sa survie et son développement.

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Les exemples récents, parmi d’autres, en sont les projets de fusion entre les compagnies Qantas et British Airways ou entre cette dernière et Iberia, ou encore ceux de reprise d’Alitalia par le groupe Air France-KLM.

Jusqu’à preuve du contraire, les compagnies privées, morcelées, qui ont cru prospérer sur la dépouille d’Air Afrique n’y sont pas parvenues. Certaines initiatives, privées justement, ont de la difficulté à boucler le tour de table des investisseurs, car on n’investit pas dans le transport aérien pour la gloire. Et ce ne sont pas des pavillons privés, ou même nationaux – n’est pas Emirates qui veut –, opérant avec trois ou quatre avions obsolescents, obérés en plus à cause de problèmes de mismanagement, qui tiendront la route face à des mégacompagnies occidentales et asiatiques de plusieurs centaines d’avions de dernière génération.

Cyprien Kibangou, Abidjan, Côte d’Ivoire

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