Brèves d’épicerie
Un livre de photographies rend hommage aux supérettes tenues par des « épiciers arabes » en France. Une idée originale mais qui aurait pu être plus fouillée.
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« Il mange liquide, voilà, ça fait pas de miettes » : c’est ainsi que Patou, épicière à Rouen, présente l’un de ses clients, un sans domicile fixe qui n’entre dans sa boutique que pour acheter de l’alcool. L’ouvrage réalisé par Alexis Roux de Bézieux (texte) et Thomas Henriot (photos), L’Arabe du coin, aurait ainsi pu s’intituler « Brèves d’épicerie ».
Composé de nombreux témoignages recueillis en grande majorité à Paris, il rend hommage à ces capharnaüms ouverts même le dimanche et jusque tard dans la nuit, où l’on trouve l’indispensable gruyère pour les spaghettis improvisés entre amis un jour férié ou la bouteille de vin qu’on avait promis d’apporter mais qu’on n’a pas eu le temps d’acheter dans la journée. Les épiciers et leurs clients, comme les étagères bourrées à craquer de produits « de première nécessité », sont joliment mis en valeur par une centaine de photos en noir et blanc qui disent l’hospitalité de ces lieux – incontournables dans le paysage urbain français. Mais au-delà des histoires personnelles, des portraits et des détails qui racontent les bonheurs et les difficultés du quotidien, le lecteur reste un peu sur sa faim, confiné dans treize épiceries de Paris intra-muros. Arrivé au bout du livre, il ne sait pas pourquoi la plupart des « épiciers arabes » de France sont des Tunisiens, parfois des Marocains, presque jamais des Algériens. Ni combien ils sont, combien ils gagnent, comment ils vivent. On connaît souvent très mal ses plus proches voisins…
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