Nuages dans 
le ciel marocain

Les autorités lancent un plan d’urgence pour sauver les réservations du premier trimestre. L’objectif de 10 millions de visiteurs en 2010 est maintenu.

Publié le 13 janvier 2009 Lecture : 2 minutes.

Le plan anticrise du tourisme marocain ne s’est pas fait attendre. L’Office national marocain du tourisme (ONMT) a célébré, le 6 janvier à Marrakech, le huit millionième touriste de l’année 2008. Le cap avait été franchi le 31 décembre, assure l’Office. Une Française de 24 ans a bénéficié de la cérémonie officielle et gagné trois séjours. Si 2008 s’est terminée sur une bonne note, avec une croissance de 7 %, l’activité devrait en 2009 subir de plein fouet la crise économique. L’association des voyagistes français vient d’annoncer une nette baisse des réservations sur le Maroc, de 10,5 % en un an à la fin de novembre. L’Organisation mondiale du tourisme estime que la croissance de la demande dans le monde sera proche de zéro. Autant dire que le Maroc devra arracher chaque client supplémentaire à d’autres destinations. Une priorité : le secteur contribue à près de 10 % au PIB et constitue le premier pourvoyeur de devises du pays.

Tout en affichant un optimisme à toute épreuve, le ministère du Tourisme a mis en place dès la fin de décembre un plan d’action pour contrecarrer les effets de la crise. « Cap 2009 » vise d’abord à sauver les réservations du premier trimestre. Dans cette perspective, l’ONMT prévoit de communiquer auprès des opérateurs de dernière minute. Seulement 40 % des visiteurs réservent leurs vacances longtemps à l’avance.

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Un plan de 50 millions de DH

L’Office veut également stimuler la demande nationale à travers des pa­ckages adaptés et des baisses des tarifs hôteliers. Le tourisme interne représente près de 1,5 million de séjours par an. À plus long terme, Cap 2009 vise à compléter les marchés traditionnels que sont l’Espagne ou la France, qui représentent une arrivée sur trois. « Dès la fin de janvier, nous allons lancer une vaste campagne de communication pour conquérir des marchés comme la Russie ou les pays du Golfe », annonce le ministre du Tourisme, Mohamed Boussaïd. Le Maroc reste sur son positionnement haut de gamme et les 50 millions de dirhams (DH, 4,5 millions d’euros) alloués à Cap 2009 serviront principalement à en assurer la promotion.

Mais les opérateurs du secteur craignent de souffrir de la concurrence de destinations comme la Tunisie, la Turquie ou l’Égypte. Le directeur de l’ONMT, Abdelhamid Addou, les appelle à pratiquer des tarifs plus agressifs et a demandé à la Royal Air Maroc (RAM) et à l’Office national des aéroports (Onda) de proposer des solutions. L’Onda a d’ores et déjà prévu des ajustements des taxes aéroportuaires en faveur des charters.

Jusqu’à présent, l’objectif de 10 millions de touristes en 2010 fixé par le plan Azur lancé en 2000 était en voie d’être tenu : la fréquentation est passée de 2,6 millions de visiteurs en 2000 à 7,4 millions en 2007. Au ministère, on assure que les capacités d’accueil continuent à se développer et que les stations Saïdia en Méditerranée (3 000 lits) et Mazagan sur la côte Atlantique (500 lits) ouvriront comme prévu en juin et en octobre. Reste à savoir si les moyens affectés à Cap 2009 permettront d’enrayer l’inéluctable ralentissement de l’activité.

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