Un semblant
 de consensus

Organisés par la junte, les États généraux de la démocratie ont donné lieu à des débats sur l’avenir politique du pays. Mais plusieurs points cruciaux restent en suspens…

Publié le 13 janvier 2009 Lecture : 2 minutes.

Les États généraux de la démocratie se sont achevés, le 6 janvier, sur une note d’autosatisfaction. Pour les partisans du chef de la junte, le général Ould Abdelaziz, ce forum, qui a réuni pendant dix jours différentes composantes de la société mauritanienne – membres d’ONG et de partis, notables religieux et politiques, élus locaux –, fut en effet un exercice salutaire, une tribune libre, l’occasion de débats francs et constructifs… On y a discuté de tout et sans crainte. Tous les points de vue ont été entendus et seront respectés. Bref, une belle catharsis collective que cette initiative du général Ould Abdelaziz.

Au final, un rapport compile les différentes propositions émises pour sortir de la crise née du renversement, le 6 août dernier, de Sidi Ould Cheikh Abdallahi. Pour les uns, il faut organiser le premier tour de l’élection présidentielle le 30 mai prochain. Pour d’autres, il faut attendre dix à quatorze mois. S’agissant du rôle de l’armée, certains préconisent la garantie d’un statut par la Constitution. D’autres souhaitent que l’armée reste en dehors de la politique. D’aucuns veulent interdire aux militaires, même retraités, de se présenter, mais ceux qui aimeraient voir Ould Abdelaziz se porter candidat ne sont pas d’accord.

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Comment choisir entre les différentes positions ? Qui tranchera ? Aucune règle n’a été posée. Mais des conclusions semblent déjà tirées. « La majorité des gens a fixé la date des élections et nous allons respecter ce que veut la majorité », a précisé un membre de la junte à l’AFP, en référence à la date du 30 mai. Reste à savoir comment cette « majorité » a été déterminée. Aucun vote n’a eu lieu.

Pour Boidiel Ould Houmeid, qui occupe la présidence tournante du mouvement de soutien à Sidi Ould Cheikh Abdallahi, le Front national de défense de la démocratie (FNDD), « rien de ce qui sortira des journées de concertation ne sera pris en considération ». Selon le FNDD, qui a boycotté la « mascarade », les dés étaient d’emblée pipés, les États généraux ayant été organisés par la junte. Bien qu’il ait figuré parmi les participants, le Rassemblement des forces démocratiques (RFD) d’Ahmed Ould Daddah a lui aussi décidé d’ignorer toute conclusion issue des États généraux, estimant que certaines de ses conditions – notamment l’organisation de débats exclusivement réservés aux partis politiques – n’ont pas été respectées. Toutefois, contrairement au FNDD, il ne va pas jusqu’à annoncer qu’il boycottera une éventuelle présidentielle organisée par la junte. 

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