Chine : les dangers du shadow banking

L’agence de notation Fitch Ratings s’inquiète de certains risques d’instabilité liés aux pratiques de financement souterraines et aux liens entre gouvernements locaux et entreprises privées.

Les réserves de change du pays atteignaient 3 387 milliards de dollars à la fin 2012. © AFP

Les réserves de change du pays atteignaient 3 387 milliards de dollars à la fin 2012. © AFP

Publié le 12 avril 2013 Lecture : 2 minutes.

L’agence de notation basée à Londres et à New York vient de rendre son verdict sur les notes de défaut émetteur (Issuer Default Ratings – IDR) chinoises à long terme, à la fois en devises et en monnaie locale. Si Fitch a confirmé la note de défaut émetteur à long terme en devises à A+, elle a en revanche dégradé sa note de défaut émetteur en monnaie locale de A+ à AA-. Les perspectives restent stables, mais l’agence s’inquiète de certains risques d’instabilité liés aux pratiques de financement souterraines et des liens entre gouvernements locaux et entreprises privées. 

Commençons par les bonnes nouvelles : la stabilité chinoise en matière de note de défaut émetteur à long terme en devises est sous-tendue par la solidité des réserves de change du pays, évaluées à 3 387 milliards de dollars à la fin 2012, soit 100 fois plus que le montant de son endettement libellé en dollars (34 milliards). Bien entendu, l’agence souligne la force de la croissance chinoise depuis les réformes économiques libérales entamées en 1992. Fitch rappelle néanmoins les risques associés au rééquilibrage en cours en Chine d’un modèle basé sur les exportations et les investissements étrangers à un modèle basé sur la consommation intérieure. Enfin, le communiqué juge que la transition politique de la fin 2012 s’est passée en douceur, « malgré le faible niveau de la gouvernance » dans le pays. Un indice d’une base de « stabilité politique ».

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« Shadow banking »

En revanche, l’agence s’inquiète de risques de déstabilisation du système financier intérieur. Elle signale que le crédit, notamment, s’est développé à un rythme « significativement supérieur » à celui du produit intérieur brut (PIB), depuis 2009. Ainsi, la Chine a connu la deuxième plus importante augmentation de son crédit en valeur réelle, derrière le Qatar seulement, ente fin 2009 et juin 2012. Le stock de crédit bancaire équivalait à 135,7% du PIB à la fin 2012, le troisième taux le plus élevé sur les marchés émergents suivis par l’agence.

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Au total, Fitch calcule que le total des crédits, incluant diverses formes de « shadow banking » pourraient avoir atteint 198% du PIB à la fin 2012, contre 125% à la fin 2008. Fitch met en garde que seulement 55% des nouveaux financements sociaux prenait la forme de prêts bancaires sur les 12 derniers mois à fin février, contre 76% en 2009. La prolifération d’autres formes de crédit en dehors du système bancaire « est une source de risque croissant », prévient l’agence.

Enfin, l’endettement des gouvernements locaux a encore augmenté en 2012, passant de 23,4% du PIB à 25,1%. La dette totale du gouvernement se monterait à 49,2% à la fin 2012, en ligne avec les autres pays émergents. Mais l’aspect le plus inquiétant de cet endettement, selon Fitch, concerne les pratiques de crédit entre les entreprises privées et les gouvernements locaux, qualifiées « d’opaques ».

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