1,4 milliard d’Africains en 2025 !

Après avoir franchi le cap des 6 milliards d’habitants en 1999, la population mondiale atteindra 8 milliards en 2025. Pour autant, la croissance démographique exponentielle depuis la moitié du XXe siècle a connu un net ralentissement. Dans la majorité des pays occidentaux, l’indice de fécondité est à peine supérieur à 1 enfant par femme. Le seuil de remplacement des générations (2,1 enfants) n’est plus atteint. Conséquence, des pays à faible natalité et peu ouverts à l’immigration comme le Japon ou la Russie verront leur population diminuer. En 2025, l’Europe ne regroupera plus que 10 % de la population mondiale, tandis que l’Amérique passera sous la barre des 15 %.

L’Asie (plus de 4 milliards d’habitants aujourd’hui) s’enrichira, quant à elle, de 800 millions d’individus. Avec un gain de 240 millions de personnes, l’Inde rejoindra la Chine avec 1,4 milliard d’habitants. Pourtant, l’Asie verra sa part tomber en dessous des 60 %.

C’est que, pendant ce temps, l’Afrique aura fait un bond spectaculaire pour friser, elle aussi, 1,4 milliard d’habitants (contre environ 1 milliard en 2008), passant de 15 % à 17,5 % du total mondial. Au nord du Sahara, où le taux de fécondité moyen est voisin de 3, la population n’augmentera que de 50 millions d’habitants, pour s’élever à 250 millions. Pendant ce temps, l’Afrique subsaharienne passera de 750 millions à 1,1 milliard d’habitants. Avec, là aussi, de fortes disparités. Si l’Afrique australe croît très lentement, il en va différemment en Afrique centrale, où la fécondité reste très élevée (6,3 enfants par femme). Avec une fécondité à peine inférieure (5,5 et 5,7), l’Afrique orientale et l’Afrique occidentale seront les deux poids lourds, pesant respectivement 440 millions et 420 millions d’habitants.

Dans un monde où l’un des principaux défis sera le vieillissement, la jeunesse africaine – les moins de 15 ans représentent déjà 45 % de la population, contre 16 % en Europe – constituera un atout de taille (voir carte). À condition que cette force humaine soit formée pour répondre aux besoins d’économies en évolution permanente. Ce qui, à l’évidence, n’est pas le cas aujourd’hui.