L’homme qui en disait trop

Publié le 12 janvier 2009 Lecture : 1 minute.

Jimmy Mohlala n’a pas eu le temps de gagner l’étage pour se saisir de son arme. Porte-parole de la municipalité de Mbombela, la plus importante du Limpopo, province septentrionale de l’Afrique du Sud, il a été abattu, le 3 janvier, dans l’escalier de sa villa, puis est mort pendant son transfert à l’hôpital. Dans son quartier, plutôt calme, personne ne croit à la thèse d’un cambriolage qui aurait mal tourné. Pour ses proches, Mohlala, 44 ans, a payé pour sa « trahison ».

Ce cadre de l’ANC, le parti au pouvoir, est en effet un whistleblower, un dénonciateur au bon sens du terme, c’est-à-dire un homme de principe qui traque la corruption et n’épargne personne, pas même les membres de son parti. Il y a environ un an, Mohlala s’est fait beaucoup d’ennemis dans la région en révélant les nombreuses malversations auxquelles l’attribution des marchés de la Coupe du monde 2010 a donné lieu.

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La ville de Nelspruit, qui fait partie de la municipalité de Mbombela, accueillera l’un des stades construits pour l’occasion. Le coût global du projet avoisine 1 milliard de rands (100 millions d’euros). De quoi susciter bien des convoitises… Après les révélations de Mohlala, la gestion de la municipalité a été mise sous la tutelle du ministère des Affaires locales et du Logement. Et les principaux responsables locaux ont été démis de leurs fonctions.

Il y a quelques mois, l’ANC avait demandé au porte-parole de la municipalité de démissionner – ce qu’il avait refusé de faire. Depuis, il était menacé de sanctions disciplinaires. La police n’écarte pas l’hypothèse d’un « meurtre politique », mais n’a, pour l’instant, pas de suspect. La direction régionale de l’ANC se déclare « choquée par l’horrible nouvelle », mais s’insurge qu’on puisse évoquer l’hypothèse d’une vendetta dans ses rangs.

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