Les leçons de la crise gazière

Publié le 12 janvier 2009 Lecture : 2 minutes.

Quelle leçon l’Europe doit-elle tirer du bras de fer gazier engagé entre l’Ukraine et la compagnie russe Gazprom ? Même si rien n’est réglé sur le fond, un accord a été trouvé, le 8 janvier à Bruxelles, à l’issue d’une réunion entre les représentants de Gazprom, de la compagnie ukrainienne Naftogaz et des gouvernements russe, ukrainien et européens : Gazprom reprendra ses livraisons de gaz naturel vers l’Europe, interrompues le 7 janvier, dès l’arrivée d’observateurs internationaux en Ukraine, le 9 janvier. Le rôle de ces derniers sera de surveiller l’acheminement du gaz russe vers l’Europe via les oléoducs ukrainiens. Les Russes soupçonnent en effet leurs voisins de ponctions illégales.

Première leçon, qui ressemble à une piqûre de rappel : tout autant qu’un acteur économique, Gazprom est un instrument de politique étrangère dont le Kremlin use à sa guise. Le président Dmitri Medvedev n’a-t-il pas dirigé naguère la compagnie semi-étatique ?

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Deuxième leçon : pour assurer sa sécurité énergétique, l’Europe doit trouver des alternatives à Gazprom. Donc, diversifier ses sources d’approvisionnement pour éviter de se retrouver un jour dans la situation de la Bulgarie – pour ne citer qu’elle –, qui, dépendant à 92 % du gaz russe, a été contrainte de limiter jusqu’à la consommation d’énergie de ses entreprises. Outre Gazprom (26 % des approvisionnements des vingt-sept pays de l’UE), les principaux fournisseurs de gaz de l’Europe sont la Norvège (16 %) et l’Algérie (15 %), le reste provenant d’Asie centrale, du Nigeria et de Libye.

Mais la dépendance au gaz russe varie considérablement d’un pays à l’autre : 100 % pour les pays de l’ex-camp soviétique et la Finlande, 40 % pour l’Allemagne, 30 % pour l’Italie, 15 % pour la France et… 0 % pour l’Espagne, qui s’approvisionne exclusivement en Algérie et aimerait d’ailleurs atténuer quelque peu cette dépendance.

Alors, quelles solutions alternatives ? Le nucléaire, bien sûr, mais il n’a pas les faveurs des pays les plus écologistes, comme l’Allemagne. Reste le développement de la production de gaz naturel liquéfié. La solution est certes coûteuse, dès lors qu’elle exige des terminaux méthaniers, mais offre davantage de souplesse dans les livraisons. L’Algérie, qui a annoncé fin décembre une augmentation de 30 % de sa production de GNL, aurait tout à y gagner.

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