Courrier des lecteurs

Publié le 6 janvier 2009 Lecture : 5 minutes.

Chaussures compromettantes

– Certains voient dans le geste du journaliste Mountazar Zaïdi celui d’un héros. Plutôt que d’ergoter sur le lancer de la bottine, parlons du lanceur. Quelle image cela donne-t-il de la profession ? L’un des principes de base du journalisme est la neutralité. Le journaliste est un témoin qui rapporte les faits. Celui qui prend position lors d’une conférence de presse, quelles qu’en soient les raisons, s’écarte de sa fonction. On aurait donc pu s’attendre à ce que Zaïdi contienne ses émotions. Les images ont beau faire le tour du monde, je doute fort que ce geste soit bénéfique pour sa profession. D’après Reporters sans frontières (RSF), 56 journalistes ont été tués en Irak en 2007, dont une majorité de professionnels locaux. Dans son rapport annuel de 2008, RSF rappelle les difficultés des journalistes Irakiens en raison des restrictions imposées par les autorités. Une telle attitude, en pleine conférence de presse, n’est pas de nature à favoriser la liberté du métier là-bas. Laissons donc aux citoyens le choix de leurs opinions plutôt que d’imposer la nôtre, surtout lorsque notre rôle est de servir l’intérêt public en relatant des faits et en les plaçant dans leur contexte.

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Willy Katalayi T., Montréal, Canada

J.A. ne m’a jamais déçu

– Jeune Afrique reste la caution morale d’une Afrique au visage déformé par les tragédies. Permettant de servir de référence à cette Afrique qui se cherche encore, le fondateur de J.A., Béchir Ben Yahmed, a été pionnier dans la vision d’une Afrique libre et prospère. Au sortir des indépendances, lors des périodes fastes ou des mutations post-guerre froide comme face aux défis actuels du développement et de l’ancrage démocratique, J.A. a su se mettre au-dessus de la mêlée, interrogeant le passé et le présent pour ouvrir les voies du futur. Mon impatience de m’adonner à la lecture des infos de J.A. n’a jamais été déçue.

Maxime Nzita Nganga, RD Congo

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Pour des élites patriotes

– En se référant à l’affaire du Probo Koala (voir J.A. n° 2486), il ne serait point inutile d’attirer de nouveau l’attention de nos autorités politiques sur le manque de patriotisme et d’humanisme dont ils font souvent montre et dont les retombées n’ont pour victimes que d’innocentes populations. Jusqu’à quand notre cher continent sera-t-il la poubelle ou le cobaye d’autres continents ? Jusqu’à quand des milliers de vies humaines seront-elles sacrifiées pour de l’argent ou pour des intérêts démagogiques ? A-t-on besoin d’avoir reçu une bonne éducation ou d’être doté d’un sixième sens pour faire preuve d’humanisme ?

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Lagrange Agnankpe Sinmenou, par courriel

Impuissant face à l’injustice

– Je me sens si impuissant ! Face à ce monde injuste, face à la barbarie contre Gaza ! Je me sens si impuissant, je trouve mon silence si coupable ! Pourtant, je ne suis ni président, ni ministre, ni fonctionnaire de l’ONU, ni rien, juste un homme comme vous, comme tous les autres et qui pourtant perd le sommeil face aux morts atroces, à l’injustice, à l’arrogance israélienne ! Je me demande comment ne point être perturbé par tous ces morts… Pourquoi ces présidents, si prompts à donner des leçons à l’Afrique, sont-ils si muets ! Si rien ne justifie les roquettes contre Israël, alors la simple vengeance ne justifie pas non plus les représailles israéliennes et ses centaines de morts ! Rouge est le sang des Palestiniens, oui rouge comme celui de chaque être humain, pourtant nous ne sommes pas égaux… C’est la ferme des animaux de George Orwell : il y en a qui sont plus égaux que d’autres ! C’est triste, bien triste, mais qu’y puis-je ?

Issiaka Konaté, Londres, Royaume-Uni

Devoir d’informer, liberté d’écrire

– J’aime lire chaque semaine J.A. Les mots de ce magazine parlent. Son slogan, « le devoir d’informer, la liberté d’écrire », m’apprivoise. L’année 2008 est importante pour moi, car je lis J.A. depuis 10 ans ! C’est un âge ! Et au regard du bien que toute son équipe me fait avec ses écrits, je tiens à la remercier de son effort considérable.

Billy Pamoja, par courriel

Une femme avertie…

-Hier adulées, elles sont aujourd’hui vilipendées et brûlées comme des icônes par ceux-là mêmes qui, dans â¨les rangs de la majorité gouvernementale, les ont à la fois présentées comme des modèles d’intégration issus des « minorités visibles » et érigées en symbole de la diversité en politique. Après Rachida Dati pour ses « frasques et ses fringues », c’est à Rama Yade d’être sur le gril pour son « insolence » : avoir dit non à Nicolas Sarkozy qui la voyait candidate du parti présidentiel aux prochaines élections européennes.

Par naïveté politique ou attitude d’enfant gâtée, la secrétaire d’État ignorait-elle que son refus revenait à un « crime » de lèse-majesté envers le « prince » Nicolas ? Une offense que le « vizir » Bernard Kouchner se charge de faire payer à l’« impertinente » Rama Yade en déclarant que ce secrétariat d’État aux Droits de l’homme n’était pas, après tout, une bonne idée. Erreur de casting ou cynisme effronté de la part de l’ex-French doctor, qui a fait de l’humanitaire une idéologie de l’ingérence ? Quoi qu’il en soit, ce fut un sacré « coup de pied de l’âne » donné par Kouchner à sa secrétaire d’État le jour même du 60e anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’homme ! Tout un symbole…

Quant à Fadela Amara, l’autre symbole de l’ouverture à gauche et secrétaire d’État, elle est prévenue : il pleut comme des coups bas dans la cour du palais de l’Élysée. Mais une femme avertie en vaut deux…

Ali Darhlal, Talence, France

Vive le no 2500 !

– Si, en 2000, l’aube du XXIe siècle remplissait nos vies d’espoir, aujourd’hui nous en sommes à espérer une goutte d’eau pour étancher une soif insupportable. On se disait : « nouvelle ère », « nouveau tournant », « nouvel envol » Las ! Les années se sont égrenées comme les secondes d’une horloge ne tournant que pour nous jeter dans le précipice… En ce moment, j’en veux même à ceux qui ont obtenu notre indépendance. Pour ce qu’ils en ont fait ! Heureusement, il y a les matchs de football de l’A.C. Milan ou du Real Madrid qui me divertissent le week-end et bien sûr, J.A. qui me parle d’un Maghreb réussissant à tisser, bon an, mal an, sa toile. Les années 2000 se meurent… Vive le n° 2500 de J.A. !

Anna Ndaw, par courriel

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