La cuisine ensoleillée de Choumicha

L’animatrice télé accommode les plats traditionnels au goût du jour. Une recette qui a fait son succès et séduit des millions de Marocains.

Publié le 6 janvier 2009 Lecture : 3 minutes.

Comme d’habitude, Choumicha (« petit soleil », en arabe) ­commence sa semaine sur les chapeaux de roues. Il est à peine 9 heures, et le téléphone n’arrête pas de sonner dans son bureau du quartier Mer Sultan, au cœur du vieux Casablanca. Pimpante, la jeune femme de 36 ans jongle entre les appels et une appétissante boîte de sablés. « On prépare une nouvelle émission, s’excuse-t-elle. Faire découvrir les saveurs du monde à travers les ambassades étrangères. » Et ce sont les ambassadeurs en personne qui demandent à figurer au côté de la star préférée des ménagères.

Avant de passer devant la caméra, en 2000, Choumicha a commencé sa carrière de l’autre côté du décor, comme chargée de production. Repérée pour sa spontanéité, on lui propose d’animer une émission avec un chef. « J’ai dit oui pour l’émission, mais non pour le chef, s’amuse-t-elle. Je pensais qu’une femme “comme les autres” serait plus à même de transmettre la passion de la cuisine aux téléspectatrices qu’un grand cuisinier. Vous savez, on a toujours peur des spécialistes, car on se dit qu’on ne sera jamais capable de faire aussi bien qu’eux… »

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Loin des présentatrices peroxydées du petit écran, cette mère de deux enfants est une célébrité familiale avec qui l’on échange secrets et astuces. Entre Cyril Lignac – le chef français qui a accommodé téléréalité et émission culinaire – pour son côté pédagogue, et Jean-Luc Petitrenault – le journaliste gastronomique spécialiste des escapades gourmandes – pour sa passion insatiable du terroir, elle a conquis le cœur et les papilles de millions de téléspectateurs.

Intarissable quand il s’agit de bonne chère, Choumicha évoque son succès avec une pudeur candide, presque désarmante. « Je suis mal placée pour en parler, s’excuse-t-elle. Il faut poser cette question à ceux qui regardent les émissions, pas à moi. Je pense simplement que lorsqu’on fait les choses avec passion, les gens le sentent et c’est contagieux… »

Discrète sur sa vie privée, elle ne se laisse pas aller facilement aux confi­dences. Tout juste apprend-on que Choumicha Chafay a été élevée par Rahma, sa grand-mère, dans le quartier Derb Sultan de Casablanca. L’enfance traditionnelle de toute petite fille de la classe moyenne… « À l’époque, on donnait autant d’importance aux tâches ménagères qu’aux études, se souvient-elle. Et c’est ma grand-mère qui m’a inculqué tout ça. La cuisine marocaine, c’est avant tout une affaire de femmes, qui se transmet par le geste et le regard. »

Aujourd’hui, elle perpétue la coutume en sillonnant chaque semaine les campagnes marocaines à la recherche de ces vieilles « Daddas » et de leur savoir-faire ancestral. Leurs précieux secrets, elles les livrent généreusement à celle qui fait désormais un peu partie de la famille. « La structure de la société marocaine change, poursuit Choumicha. Dans les villes, la mère travaille, la fille va à l’école et la grand-mère ne vit plus à la maison. Et c’est tant mieux. Mais comme on n’a plus le temps de se transmettre ce savoir, on me le confie à moi. »

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Perfectionniste, le « Petit Soleil » cache aussi un véritable bourreau de travail : deux émissions sur une chaîne nationale, une sur le câble, des livres, des magazines… « Je fais les choses comme elles viennent et au gré de mes envies, dit-elle. Ce n’est pas du travail, mais du plaisir. » Infatigable, elle planche sur un énième projet… ouvrir son propre restaurant, chez elle, à Casablanca. Quoi de plus direct pour faire partager sa passion des petits plats ?

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