Bras de fer entre l’État et les entrepreneurs algériens

Publié le 6 janvier 2009 Lecture : 2 minutes.

Au 1er janvier, l’Algérie a adhéré à la Zone arabe de libre-échange (Zale), qui prévoit la suppression totale des droits de douane entre les vingt-deux pays de la Ligue arabe. Une annonce effectuée le 14 décembre par le ministre des Finances, Karim Djoudi, devant les députés de l’Assemblée populaire nationale (APN). « Cela permettra de développer l’activité économique des sociétés algériennes dans la région et de faire connaître leurs produits », a-tâil expliqué aux parlementaires. Le chef de l’État doit officiellement annoncer l’adhé­sion du pays à la Zale le 17 janvier, lors de son déplacement au Koweït.

Si l’idée d’un espace économique arabe commun remonte aux années 1950, c’est en 1997 que l’Union économique arabe a décidé de créer pour 2008 une zone arabe de libre-échange. Dans ce but, 18 des 22 pays membres de la Ligue arabe s’engagent à abaisser les droits de douane de 10 % par an, à libéraliser les droits sur les produits industriels puis agricoles. Satisfaits des avancées obtenues, les chefs d’État décident, lors du sommet de la Ligue arabe à Amman, en septembre 2001, d’avancer la création de la Zale au 1er janvier 2005. À la diffé­rence du Maroc, de la Tunisie, de la Libye ou de l’Égypte, l’Algérie reste à l’écart en compagnie de Djibouti, de la Mauritanie, de la Somalie et des Comores. En 2007, l’Algérie obtient une période de transition pour réaliser « un démantèlement progressif des droits de douane et [pour] ne pas aborder de manière frontale son entrée dans la zone ».

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Le délai est écoulé, au grand dam des entrepreneurs algériens, qui dénoncent l’absence de concertation, une fiscalité qui les défavorise toujours et un cadeau inestimable au « lobby des importateurs ». Ils réclament un sursis de deux ans « pour mieux se préparer », a insisté, le 28 décembre, Réda Hamiani, le président du FCE, l’organisation patronale algérienne. « L’ouverture fera peser des risques importants sur l’économie algérienne. Le développement de secteurs comme l’agroalimentaire, l’électroménager, l’industrie pharmaceutique… sera compromis. Des entreprises risquent de fermer, avec la mise au chômage de milliers de personnes », a-t-il alerté. Le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, devrait rencontrer les responsables du FCE au début de janvier pour négocier un report.

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