Manu Dibango : « Je veux que mon Cameroun rêvé se retrouve à Limbé »
Le célèbre musicien se dit afro-européen et très attaché à sa terre natale. Il s’y rend souvent, n’hésite jamais à s’engager pour elle, ni à dire ce qu’il en pense. Esquisse de ses coups de gueule, de ses coups de cœur et de ses projets.
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Face à la crise
Jeune Afrique : À quoi ressemble – ou ressemblerait – votre Cameroun rêvé ?
Manu Dibango : Un Cameroun où il n’y a pas beaucoup de moustiques. Plus sérieusement, nous avons déjà un beau pays. Le problème, c’est que tout est fait pour que nous soyons seuls ensemble.
Que voulez-vous dire par là ?
Je veux dire que c’est très ethnique. C’est chacun pour son village. Le Douala est douala, le Bamiléké est bamiléké, etc. Tout ça, c’est très bien. En France aussi il y a des Basques, des Corses, des Bretons… mais ils arrivent à constituer la nation française. Au Cameroun, nous en sommes encore éloignés. C’est pourquoi je dis que nous sommes seuls ensemble.
C’est un pays magnifique. On y mange bien, les femmes y sont jolies, les sportifs performants ; ce n’est pas un pays enclavé ; il n’est pas pauvre non plus. Logiquement, on ne devrait pas mourir de faim au Cameroun. Logiquement…
Serait-ce cette abondance de bonnes et belles choses qui le fait somnoler ?
Peut-être… Normalement, nous ne devrions pas avoir de problèmes. Mais il y a trop d’excès dans beaucoup de domaines. Trop de détournements d’argent, par exemple. Il n’est pas question de noircir le tableau, mais je pense qu’il y a moyen de respirer mieux si l’on assainit la gestion des ressources qui appartiennent aux Camerounais.
Pariez-vous sur l’avenir du pays ?
Évidemment. Je suis d’ailleurs en train de travailler sur des projets. Avec des amis, nous avons déjà construit une école de musique dans la ville balnéaire de Limbé [à 70 km à l’ouest de Douala, sa ville natale, NDLR]. Avec mon cousin, qui est chirurgien à Fontainebleau [à 65 km de Paris, NDLR], et une ONG, nous souhaitons également y construire un hôpital. Sans compter d’autres petits projets concrets, pour poser notre pierre à l’édifice. Je veux que mon Cameroun rêvé se retrouve à Limbé, une ville magnifique.
Nous travaillons aussi pour d’autres pays d’Afrique, sur d’autres projets. Par exemple, avec la Croix-Rouge française, nous avons offert des chaises roulantes à des malades.
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Face à la crise
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