Manu Dibango : « Je veux que mon Cameroun rêvé se retrouve à Limbé »

Le célèbre musicien se dit afro-européen et très attaché à sa terre natale. Il s’y rend souvent, n’hésite jamais à s’engager pour elle, ni à dire ce qu’il en pense. Esquisse de ses coups de gueule, de ses coups de cœur et de ses projets.

Publié le 6 janvier 2009 Lecture : 1 minute.

Face à la crise
Issu du dossier

Face à la crise

Sommaire

Jeune Afrique : À quoi ressemble – ou ressemblerait – votre Cameroun rêvé ?

Manu Dibango : Un Cameroun où il n’y a pas beaucoup de moustiques. Plus sérieusement, nous avons déjà un beau pays. Le problème, c’est que tout est fait pour que nous soyons seuls ensemble.

la suite après cette publicité

Que voulez-vous dire par là ?

Je veux dire que c’est très ethnique. C’est chacun pour son village. Le Douala est douala, le Bamiléké est bamiléké, etc. Tout ça, c’est très bien. En France aussi il y a des Basques, des Corses, des Bretons… mais ils arrivent à constituer la nation française. Au Cameroun, nous en sommes encore éloignés. C’est pourquoi je dis que nous sommes seuls ensemble.

C’est un pays magnifique. On y mange bien, les femmes y sont jolies, les sportifs performants ; ce n’est pas un pays enclavé ; il n’est pas pauvre non plus. Logiquement, on ne devrait pas mourir de faim au Cameroun. Logiquement…

Serait-ce cette abondance de ­bonnes et belles choses qui le fait ­somnoler ?

la suite après cette publicité

Peut-être… Normalement, nous ne devrions pas avoir de problèmes. Mais il y a trop d’excès dans beaucoup de domaines. Trop de détournements d’argent, par exemple. Il n’est pas question de noircir le tableau, mais je pense qu’il y a moyen de respirer mieux si l’on assainit la gestion des ressources qui appartiennent aux Camerounais.

Pariez-vous sur l’avenir du pays ?

la suite après cette publicité

Évidemment. Je suis d’ailleurs en train de travailler sur des projets. Avec des amis, nous avons déjà construit une école de musique dans la ville balnéaire de Limbé [à 70 km à l’ouest de Douala, sa ville natale, NDLR]. Avec mon cousin, qui est chirurgien à Fontainebleau 65 km de Paris, NDLR], et une ONG, nous souhaitons également y construire un hôpital. Sans compter d’autres petits projets concrets, pour poser notre pierre à l’édifice. Je veux que mon Cameroun rêvé se retrouve à Limbé, une ville magnifique.

Nous travaillons aussi pour d’autres pays d’Afrique, sur d’autres projets. Par exemple, avec la Croix-Rouge française, nous avons offert des chaises roulantes à des malades.

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

Dans le même dossier

Charly Ndi Chia

Journaux en quête de hauteur

La basse pour blason