Une stratégie d’expansion bien inspirée
Face à la forte implantation des multinationales, les établissements camerounais ont misé sur le développement à l’étranger.
Face à la crise
Évoluant dans un marché national dominé par des filiales de groupes étrangers, les banques à capitaux majoritairement camerounais sont passées à l’offensive. Elles ont opté pour une stratégie d’expansion géographique dans la sous-région et, parfois, au-delà du continent.
Fondée en 1987 par Paul Kammogne Fokam, Afriland First Bank a manifestement fait de bons choix. Le banquier a en effet eu le nez creux en s’implantant, en 1994, en Guinée équatoriale, bien avant l’entrée de ce pays dans le club des grands producteurs africains de pétrole. Quatorze ans après, la Caisse commune d’épargne et d’investissement en Guinée équatoriale (CCEI-GE) est la première banque du pays et la septième de la Communauté économique des États d’Afrique centrale (CEEAC). Dans le classement 2008 des 200 premières banques du continent établi par Jeune Afrique, elle devance désormais d’une place, dans la sous-région, Afriland First Bank Cameroun.
Outre la filiale équato-guinéenne, le réseau du groupe Afriland compte des implantations à São Tomé e Príncipe et en République démocratique du Congo. La banque a également ouvert des bureaux de représentation à Paris, Pékin et Pointe-Noire, au Congo-Brazzaville. S’il publiait les chiffres consolidés de l’ensemble des activités de son réseau, le groupe Afriland serait dans le peloton de tête des établissements bancaires en Afrique centrale.
La même stratégie de conquête des marchés dans les pays voisins est suivie par la Commercial Bank of Cameroon (CBC), créée en 1997, au capital de laquelle des privés camerounais, dont le groupe Fotso, détiennent 71,94 % des actions. Son réseau comporte des filiales au Tchad, en République centrafricaine et à São Tomé e Príncipe. Quant à son projet de filiale en Guinée équatoriale, CBC n’attend plus que l’autorisation de Malabo pour démarrer ses activités.
Le Crédit foncier du Cameroun (CFC), à capitaux publics, a pour sa part ouvert un bureau à Paris dans le but d’attirer l’épargne, mais aussi de proposer des prêts à l’habitat aux Camerounais établis en Europe et désirant acquérir des biens immobiliers au Cameroun.
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