Olivier Behlé Les patrons changent de tête
Sa présidence du Gicam devait s’achever le 17 décembre. L’élection reportée, il reste aux commandes du patronat au moins jusqu’en mars.
Face à la crise
Olivier Behlé est à la tête du Groupement interpatronal du Cameroun (Gicam) depuis le 5 septembre dernier, à la suite du départ anticipé de son prédécesseur, André Siaka, le directeur général des Brasseries du Cameroun. Pour l’élection à la présidence de l’organisation, fixée en mars, sa liste affrontera celle de Protais Ayangma.
Déjà, et plus encore s’il est confirmé à son poste, le choix porté sur l’associé-gérant du cabinet d’audit juridique et fiscal Behlé et associés inaugure une nouvelle ère. Pour la première fois, une personnalité du secteur tertiaire prend les rênes du Gicam, jusqu’alors dominé par le monde industriel. Une évolution logique selon Behlé : « Aujourd’hui, c’est le tertiaire qui participe le plus à la croissance du pays. En outre, nous avons besoin de la branche Organisation, pour les capacités de synthèse et de négociation qu’elle représente. »
L’homme est loin d’être un inconnu pour les chefs d’entreprise, notamment pour les 207 membres du Gicam. Depuis 1995, il présidait la commission juridique et fiscale de l’organisation, qui s’attelle à des questions très médiatisées. Son activité de conseil lui a, en outre, fait côtoyer de nombreux patrons, avec lesquels il a tissé de solides relations. Autant d’atouts qui ont joué en sa faveur.
Titulaire d’une maîtrise en droit et d’un diplôme de 3e cycle en gestion financière et fiscalité obtenu à l’université Paris IX - Dauphine, il commence sa carrière, à Douala, au sein de la branche juridique et fiscale d’Arthur Young, qu’il quittera onze ans plus tard pour créer son cabinet, en 1994.
On l’a souvent présenté comme le poulain d’André Siaka. « Nous n’avons pas de relations amicales étroites, mais des rapports bons et courtois, basés sur le respect mutuel et une grande affinité intellectuelle », précise-t-il. Tout en saluant les actions de son prédécesseur, Behlé souhaite néanmoins donner de nouvelles orientations au groupement.
Cap, donc, sur le renforcement du système de gouvernance, avec le recentrage du travail des commissions et la scission du secrétariat exécutif en deux entités, l’une devenant une sorte de conseil d’administration, tandis que l’autre sera chargée des orientations stratégiques. Il compte aussi engager la réflexion sur une nouvelle approche des rôles sociaux de l’État et de l’entreprise, avec une redéfinition du partage des responsabilités entre les deux acteurs.
Ce quinquagénaire marié à une Française et père de trois enfants fonde ses espoirs sur l’entreprise, qu’il considère comme « le mode d’organisation le plus élaboré en Afrique et un lieu d’apprentissage de la modernité ». Passionné de lecture, il s’intéresse aussi, pour avoir vécu longtemps à l’étranger, aux questions d’identité.
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