50 ans après, où va la Révolution ?
L’île célèbre le cinquantenaire de l’arrivée au pouvoir du Líder Máximo dans un climat d’incertitude généralisée.
Publié le 6 janvier 2009 Lecture : 1 minute.
Un demi-siècle après la fuite du dictateur Fulgencio Batista et la prise de pouvoir de Fidel Castro, c’est une population marquée par l’incertitude qui a très officiellement célébré, le 1er janvier 2009, le cinquantenaire du « triomphe de la Révolution » cubaine. Une incertitude qui n’épargne personne, et surtout pas le pouvoir…
Depuis qu’il a succédé à son frère malade, en juillet 2006, Raúl Castro, 77 ans, promet en effet de prendre des mesures d’assouplissement pour relancer une économie exsangue. Mais certaines sont en rupture avec le dogme de l’égalitarisme social et se heurtent aux critiques des orthodoxes du Parti communiste, dont le Líder Máximo lui-même, qui, depuis sa retraite, se pose en gardien du temple. Dans l’une des nombreuses « réflexions » qu’il publie régulièrement dans la presse, il a récemment affirmé qu’il n’y aurait aucune transition vers un système « capitaliste » et prôné le retour à un socialisme « pur et dur » face à la débâcle financière mondiale. L’évolution du régime reste donc difficile à prévoir. Sur le plan économique et social également, le pays est en plein doute. En 2008, Cuba a été frappée par trois ouragans, dont les dommages ont été évalués à 10 milliards de dollars (20 % du PIB). Le 27 décembre, Raúl Castro a par ailleurs annoncé davantage de rigueur dans les dépenses publiques et l’élimination progressive des « allocations indues » versées à la population, alors que le salaire moyen n’atteint que 18 dollars.
Dans un tel contexte, un nombre croissant de Cubains s’en remettent aux États-Unis pour voir les choses changer. Pendant sa campagne, le président élu, Barack Obama, a ainsi promis d’alléger l’embargo instauré contre La Havane en 1962. Ce n’est pas là le moindre des paradoxes…
