Accords israélo-arabes
Malgré les événements de Gaza, Daniel Barenboïm entend maintenir la tournée internationale de son orchestre qui devrait débuter le 7 janvier.
De la musique avant toute chose pour mettre une sourdine au fracas des bombes. Le nouvel embrasement du conflit israélo-palestinien n’a pas calmé l’ardeur de Daniel Barenboïm. Le grand chef d’orchestre israélo-argentin persiste et signe. Au lendemain d’une prestation à Jérusalem et d’une tournée triomphale aux États-Unis, il entend maintenir une série de concerts prévus à partir du 7 janvier à travers le monde à la tête du West-Eastern Divan Orchestra (Wedo), en particulier celui du 10 janvier, au Qatar. La seule incertitude est la présence effective de tous les musiciens de cette formation israélo-arabe. D’Autriche – où il s’apprêtait à diriger, au matin du 1er janvier, le philharmonique de Vienne pour le concert du Nouvel An –, le maître a tenu à rassurer : « J’ai bon espoir pour qu’[ils] participent tous à cette tournée. » Reste à savoir si les musiciens palestiniens pourront quitter leurs Territoires.
Jamais, depuis sa cofondation en 1999 avec l’intellectuel Edward Said, décédé en 2003, cet orchestre n’a revêtu autant d’importance. Composé de musiciens israéliens, palestiniens, jordaniens et syriens, le Wedo symbolise l’engagement de l’une des plus grandes figures de la musique classique contemporaine en faveur de la paix au Proche-Orient. Une prise de position qui lui a valu plusieurs distinctions (prix Ernst-von-Siemens de la musique en 2006, ambassadeur pour la paix de l’ONU en 2007). Mais il soulève également des critiques de plus en plus vives en Israël. L’ex-compagnon de la violoncelliste Jacqueline du Pré a choisi symboliquement de prendre la nationalité palestinienne en janvier 2008 et continue inlassablement de stigmatiser l’approche militaire israélienne.
Le Wedo s’est produit en Europe l’été dernier autour d’un répertoire ardu de Brahms, Haydn, Wagner et Schoenberg. Sous la direction de Barenboïm se sont notamment produits les violoniste, pianiste et bassoniste israéliens Guy Braunstein, Yael Kareth et Mor Biron, ainsi que le violoncelliste égyptien Hassan Moataz, qui œuvre actuellement au sein de l’orchestre symphonique du Qatar. Rendu célèbre pour son concert en juillet 2005 à Ramallah, en Cisjordanie, le Wedo a toutefois dû annuler, en août dernier, un concert à Amman, en Jordanie, pour raisons de sécurité.
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