Affaire Zaïdi : le pouvoir mal dans ses baskets

Publié le 6 janvier 2009 Lecture : 1 minute.

Bagdad est décidément bien embarrassé par l’affaire Mountazar Zaïdi, ce journaliste de 29 ans auteur d’un mémorable lancer de chaussures en direction du président George W. Bush, le 14 décembre. Son procès a été reporté à une date indéterminée. Le temps pour la Cour de cassation d’examiner la requête de la défense, qui veut requalifier les poursuites pour « agression contre un chef d’État étranger », acte assimilé au terrorisme et passible de quinze ans de prison, en « injure », passible de trois ans de prison.

Le journaliste, qui présentait de nombreuses contusions, aurait été torturé à l’électricité avant d’avouer qu’il avait « touché de l’argent de groupes étrangers ». Le reporter de la chaîne Al-Baghdadiya risque gros même si, dans un système juridique normal, les aveux arrachés sous la contrainte n’entrent pas en ligne de compte. Le président Jalal Talabani a la possibilité de le gracier, sur recommandation du Premier ministre. Le destin de Zaïdi est donc entre les mains de Nouri al-Maliki, qui, pour sauver la face, a prétendu que le journaliste lui avait adressé une lettre d’excuses dans laquelle il admettait avoir été manipulé, version démentie par la famille de l’accusé. Maliki, aussi humilié que Bush par l’esclandre, sait qu’il va devoir composer avec la popularité grandissante du journaliste, en Irak et dans le monde arabe. Et tenir compte du poids de sa tribu – chiite comme la sienne –, et qui a intercédé en sa faveur.

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