Quel sort pour les recalés ?

Publié le 5 janvier 2009 Lecture : 2 minutes.

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Au coeur de la junte

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Jusqu’au moment où nous mettions sous presse, Aboubacar Somparé, président de l’Assemblée nationale et donc dauphin constitutionnel du défunt président Lansana Conté, était introuvable. Après s’être opposé, sur les ondes des télévisions et radios étrangères, à la prise du pouvoir par l’armée, il a été activement recherché par la junte. Sans résultat. Aux dernières nouvelles, il aurait dépêché un émissaire auprès du nouvel homme fort du pays pour négocier sa sortie de la clandestinité.

Premier ministre jusqu’au décès de Conté, Ahmed Tidiane Souaré s’est mis, avec tous les membres de son gouvernement, à la disposition du capitaine Camara, qui les a reçus au camp Alpha-Yaya-Diallo, le 25 décembre. Modéré et courtois, Souaré est plus une solution – compte tenu de son expérience – qu’un problème pour le nouveau régime. Replié dans sa maison du quartier Cameroun, il évite tout acte qui pourrait fâcher. À ses amis, qui voulaient envoyer une délégation pour lui témoigner leur soutien, il a dit : « Je ne veux aucun attroupement chez moi pour l’instant. »

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Quant au général Diarra Camara, à présent ex-chef d’état-major de l’armée, « l’explication entre soldats » semble avoir été limpide (voir interview). Le « nouveau patron » ne s’est pas gêné pour lui signifier qu’il l’avait à l’œil et qu’il ne saurait tolérer le moindre écart de sa part.

Le nombre des adversaires de la junte se réduit donc comme peau de chagrin. Après avoir « pris acte » de la prise du pouvoir par le CNDD, l’opposition a demandé la réduction du délai de la transition, fixé à deux ans. Et cherche à rencontrer Dadis en tête à tête pour lui faire des propositions. Quant aux centrales syndicales, elles n’opposent aucune résistance. Le capitaine Camara « a bien parlé », concluait même la syndicaliste Rabiatou Serah Diallo, grande figure de la société civile hostile au précédent régime, après le premier discours public du président autoproclamé, le 27 décembre. Une économie en ruine et une population à bout de souffle sont des alliées de circonstance pour les putschistes.

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