Courrier des lecteurs
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Un numéro exaltant
– Je tiens à dire combien j’ai trouvé exaltant le numéro anniversaire de Jeune Afrique. Il a permis de rappeler non seulement l’excellent travail effectué depuis longtemps, mais également la passion avec laquelle la rédaction exerce sa profession.
Pascal Drouhaud, Paris France
Retour de manivelle
– Hommage au monumental Nelson Mandela, honneur à Abdou Diouf, gloire à Alpha Oumar Konaré ! Ils ont su montrer que, après les délices du pouvoir,les salons feutrés, les hôtels fastueux et la sensation grisante des cortèges de limousines de luxe, il y a une autre vie. Ils ont quitté le pouvoir la tête haute, avec la démarche fière et altière du soldat qui aspire au repos après une mission bien remplie sans chercher à s’accrocher au fauteuil présidentiel. Honte à ceux qui manipulent les Constitutions pour s’éterniser au pouvoir. Ils déshonorent l’Afrique… leur devise : "C’est moi, ou le chaos" ; qu’ils sachent que l’Afrique, meurtrie sanguinolente, affamée et malade ne fera pas le deuil de leur départ qui, tôt ou tard, interviendra. Rien n’est éternel… Attention au retour de manivelle !
Soro Gnenema Bakary, par courriel
Effet Obama
-L’euphorie est planétaire… La victoire est incroyable… En un mot : une page s’écrit et un nouveau jour se lève. L’ensemble des communautés voient le triomphe de Barack Hussein Obama comme un tournant historique… L’arrivée d’un Africain-Américain à la Maison Blanche est un message d’optimisme et un signal d’espoir à tous les gens "en attente" d’un poste à responsabilités. J’espère que l’"effet Obama" permettra un changement de mentalités et qu’il aura une influence sur toutes les autres démocraties, notamment sur la France…
Keddis Lhou, Paris, France
Pour un Rwanda anglophone
– La décision prise par le Rwanda (J.A. n° 2495) d’adopter l’anglais comme langue d’enseignement et d’administration est, à mon sens, historique à plus d’un titre. Elle l’est, d’abord, en ce que ce pays fait, d’une certaine manière, le constat qu’il n’y a aucune raison de continuer à se montrer plus royaliste que le roi. Surtout après que le "roi" Sarkozy eut abandonné ses troupes, y compris les supplétifs et autres "tirailleurs" africains, en rase campagne au Québec pour aller rencontrer un président américain sur le déclin. Sarkozy démontrait ainsi que Washington – et le salut économique du monde développé – valait bien plus qu’une grand-messe francophone. Ensuite, la décision rwandaise constitue un tournant stratégique majeur qui marque l’ancrage de la jeunesse rwandaise dans le XXIe siècle, en offrant à cette dernière les chances de concourir efficacement pour les postes à l’international. Au sein des organismes des Nations unies, par exemple, même si la connaissance d’une deuxième langue est exigée, les anglophones demeurent majoritaires. Le Rwanda n’a donc pas besoin de devenir bilingue, mais uniquement anglophone.
Cyprien Kibangou, Abidjan, Côte d’Ivoire
Maroc : égalité inéquitable
– Prétendant rétablir l’égalité juridique entre les sexes, le nouveau code de la famille (2004), acclamé par les médias occidentaux, n’a rien d’équitable, car les maris sont toujours les seuls responsables des dépenses du foyer conjugal. Et les finances familiales sont une grande cause de discorde. Cette inégalité en obligations existait depuis toujours, mais elle était éclipsée par l’état du droit des femmes. En essayant de redorer son image dans le domaine des droits au féminin, le Maroc a adopté des pièces de législation issues de différentes sources sans opérer un balancement logique des anciens articles à la lumière des nouveaux. En plus de l’injustice et de l’incohérence socio-économique, une telle situation risque donc de donner raison à l’immobilisme et de jeter le doute sur les perspectives du développement.
Nsarellah Nasserlehaq, Settat, Maroc
Commentaire : Certes, le mari "doit pourvoir à l’entretien de son épouse" (art. 194 du code de la famille). Mais cette obligation légale, prenant acte de la fragilité financière de la femme marocaine, ne vise qu’à limiter le pouvoir de rétorsion économique du mari. Et donc à rendre plus efficiente "la prise en charge, par l’épouse conjointement avec l’époux, de la responsabilité de la gestion des affaires du foyer" (art. 51).
J.A. donne la parole aux autres
– En marge de son rôle principal de magazine d’information, j’apprécie à sa juste valeur la mission politique, économique, sociale, historique et culturelle de Jeune Afrique, à travers ses rubriques, que je trouve particulièrement carrées et magnifiquement ordonnées. En outre, je reste touché par l’esprit d’ouverture dont fait preuve son comité de rédaction. Alors que mon livre sur Mme Ségolène Royal ainsi que mes articles qui la valorisaient ont été rejetés par les éditeurs et la presse locale, quand les livres assassins sur l’ex-candidate socialiste à l’élection présidentielle fourmillaient dans nos librairies, François Soudan, directeur de rédaction de J.A., en excellent coach littéraire, m’a tendu la main en acceptant de publier un de mes articles sur la femme politique préférée du peuple de gauche. Jeune Afrique a donc l’art de donner la parole aux autres.
Paul Nibasenge N’Kodia, Paris, France
Tous derrière Obama !
– Barack Obama hérite d’une Maison Blanche que les plus avertis n’osent pas lui envier une seconde. Cependant, ce n’est pas une raison pour voir le président des Etats-Unis "sur un palier", ou pour lui donner des conseils du type "ne pousse pas cette porte, n’entre pas", "sors de l’immeuble et fonds-toi dans l’anonymat de la rue", comme c’est écrit dans le "Post-Scriptum" du J.A. n° 2499. Le président d’une nation n’est ni un artiste, ni un littéraire, ni un acteur pour qui la "gloire" n’est qu’un "job". Lui se fait élire pour présider aux destinées de ses concitoyens, quelle que soit la conjoncture. Par conséquent, au lieu de dire "la suite ne peut que décevoir", disons plutôt : "Barack Obama, du courage, nous sommes derrière toi !"
Rémi Yao, Trento, Italie
Une révolution américaine
– L’élection de Barack Obama contribuera à changer le regard que beaucoup de Noirs portent sur eux-mêmes. C’est le tournant d’une révolution mentale pour beaucoup d’entre eux : ils devraient dorénavant plus croire en eux-mêmes et mieux s’élever dans l’échelle sociale. Pourtant, seuls les Africains peuvent être les initiateurs et les acteurs lucides de leur développement. Personne – pas même le premier président africain-américain de l’Histoire – ne pourra les remplacer.
Yaya Traoré, président du Conseil national de la jeunesse malienne de France (CNJM-F), Paris, France
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