Ceux qui donnent l’exemple
À l’évidence, le Mali n’est pas en avance sur ses voisins d’Afrique de l’Ouest. Dans la zone sahélienne, le Sénégal et le Burkina sont les deux pays à la pointe de la protection du droit des femmes. Le premier a adopté dès 1972 un code de la famille contenant des dispositions particulièrement protectrices pour les femmes (succession, divorce, etc.), dont l’irrévocabilité du régime monogamique, à la différence du Mali. Ce dernier respecte en revanche le principe de la double nationalité de l’enfant dont la mère est étrangère, alors qu’au Sénégal seul le père transmet la nationalité.
Au Burkina, le code de la famille est plus tardif – il date de 1996 –, mais l’égalité entre les sexes va jusqu’au partage total de l’autorité parentale. Les femmes burkinabè souffrent plus de la méconnaissance de leurs droits que de la faiblesse de ceux-ci.
Enfin, les deux champions sahéliens ont renforcé leurs codes pénaux en punissant plus durement les violences faites aux femmes : mariages forcés et précoces, viols conjugaux, excision… Parmi les autres voisins du Mali, le Niger fait quant à lui figure de lanterne rouge : non seulement aucun code de la famille n’est en cours d’adoption, mais l’esclavage et les violences sexuelles faites aux femmes y demeurent des pratiques largement répandues.
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