Pour un marché commun en Afrique de l’Est

The New York Times, Quotidien, États-Unis

Publié le 30 décembre 2008 Lecture : 2 minutes.

Depuis 1996, le gouvernement rwandais, dominé par les Tutsis, contrôle les provinces orientales de la RD Congo, le Nord- et le Sud-Kivu. Ces provinces riches en ressources minières ont été économiquement intégrées au Rwanda. Après les élections de 2006, qui ont ouvert pour la RD Congo des perspectives de stabilité, le président Joseph Kabila s’est de nouveau intéressé aux provinces de l’Est. Malheureusement, cela n’a fait que ranimer les conflits et accroître les souffrances.

Le principal responsable de la violence est l’insurrection des Tutsis congolais, dont le chef est Laurent Nkunda, un ex-général de l’armée congolaise qui affirme se battre pour protéger sa communauté. Mais ses opérations militaires visent principalement à empêcher l’armée de Kinshasa de rétablir son autorité sur les provinces de l’Est. Ses troupes sont armées et financées par le gouvernement du Rwanda. Celui-ci ne renonce pas à des ressources qui représentent une bonne part de son produit national brut, mais que le gouvernement congolais est en droit de revendiquer pour en faire profiter son peuple. Cette dimension économique du conflit doit être prise en compte.

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C’est ici que peut intervenir la prochaine administration Obama. Au-delà des actes de guerre et de l’occupation militaire, il existe une synergie économique naturelle entre le Congo de l’Est et les pays d’Afrique orientale : Rwanda, Burundi, Tanzanie et Ouganda. Les ports de l’océan Indien sont le débouché naturel des produits du Congo oriental, plutôt que ceux de l’océan Atlantique, à plus de 1 600 km de là.

Après le 20 janvier, Barack Obama devrait nommer un négociateur spécial chargé de proposer un projet de marché commun incluant la RD Congo, le Rwanda, le Burundi, le Kenya, la Tanzanie et l’Ouganda. Cet accord autoriserait la libre circulation des personnes et des biens et garantirait aux entreprises rwandaises l’accès aux ressources minières et aux forêts congolaises. Les produits fabriqués continueraient d’être exportés via le Rwanda. Le grand changement serait le paiement de droits et de taxes au gouvernement congolais. Pour les entreprises rwandaises, ces prélèvements seraient compensés par des revenus accrus.

En outre, la libre circulation des populations viderait les camps de réfugiés et permettrait à des pays à forte densité de population comme le Rwanda et le Burundi de fournir de la main-d’œuvre à la RDC et à la Tanzanie.

Si un tel marché commun était instauré, le Rwanda et la RD Congo n’auraient plus besoin de se faire la guerre. Sans le soutien des gouvernements, les groupes combattants se sépareraient ou seraient intégrés aux armées légitimes.

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Une médiation américaine déterminée en vue de la création d’un marché commun en Afrique de l’Est serait de nature à mettre fin à la guerre et transformer la région.

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