Aristide attend son heure

Publié le 30 décembre 2008 Lecture : 2 minutes.

Quatre ans après son départ pour l’Afrique du Sud, où il vit en exil avec sa famille, l’ancien président Jean-Bertrand Aristide peut encore se prévaloir d’un soutien populaire en Haïti. Le 16 décembre, des milliers de personnes sont descendues dans les rues de Port-au-Prince et de plusieurs autres villes pour exiger son retour.

Mais les manifestants, souvent issus des quartiers les plus défavorisés, avaient aussi des revendications économiques et sociales. Haïti reste l’un des pays les plus pauvres du monde. Les partisans d’Aristide reprochent au président René Préval de ne pas avoir amélioré leur quotidien et d’avoir failli à sa promesse électorale d’autoriser leur champion à rentrer au pays.

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De son côté, Aristide s’est engagé à ne plus faire de politique et à servir son pays « en tant que simple citoyen ». En 2006, Préval avait admis qu’aucun obstacle légal ne s’opposait à son retour. Depuis, rien. La France et les États-Unis, qui, à partir de 2004, ont poussé Aristide au départ, craignent que son retour ne suscite des troubles.

L’ancien chef de l’État, qui était parvenu à convaincre Bill Clinton de l’aider à récupérer le fauteuil dont il avait été chassé, en 1991, par un coup d’État militaire, compte beaucoup sur Barack Obama. Mais aussi, dans une moindre mesure, sur le président vénézuelien Hugo Chávez et sur le révérend Jesse Jackson, champion de la cause africaine-américaine, qu’il a reçus à Pretoria, l’un le 2 septembre, l’autre le 10 décembre.

En attendant un hypothétique retour au pays, la famille Aristide vit dans une villa à Pretoria en tant qu’« invitée » de la République sud-africaine. Les deux fillettes fréquentent l’école française, leurs parents poursuivent des recherches à l’université. Mildred s’est vu offrir un poste de chercheur au Centre d’études sur la Renaissance africaine, Jean-Bertrand a obtenu en 2006 un doctorat en littérature et philosophie à l’Université sud-africaine (Unisa). Intitulée Umoya Wamagama (« l’esprit des mots »), sa thèse était une étude linguistique s’efforçant d’établir des liens entre le créole haïtien et le zoulou. Un travail qualifié de « farce » par plusieurs spécialistes.

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