Incorrigibles « mad dogs »

Publié le 30 décembre 2008 Lecture : 1 minute.

« Parfois, j’ai envie de tout lâcher », avoue Jean-Stéphane Sauvaire. Lâcher les enfants-­soldats, ces gosses qui ont joué dans Johnny Mad Dog, son film sorti en France le mois dernier… Lâcher la fondation qu’il a créée pour leur réinsertion… Bref, de tourner la page du Liberia. Il sait pourtant qu’il va continuer.

Après le tournage du film, inspiré d’un livre d’Emmanuel Dongala, Sauvaire n’a pas eu le cœur de dire à ces enfants traumatisés et, pour la plupart, sans famille de retourner vivre dans la rue. Il a donc créé la Fondation Johnny Mad Dog et regroupé les jeunes dans une maison un peu branlante, à Monrovia.

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Plusieurs fois, il a eu envie de laisser tomber. Par exemple, quand l’un des acteurs a menacé le producteur pour obtenir le paiement immédiat de son cachet. Ou quand les gosses ont fait craquer le seul adulte vivant avec eux, un travailleur social, las de leurs violences incessantes. Ou quand la réserve de produits destinés à être vendus pour démarrer un petit commerce a été dévalisée. Ou encore quand il a fallu récupérer quelques vauriens dans un commis­sariat après des bagarres.

Dernier coup de blues, le 17 décembre, quand une dépêche AFP s’est fait l’écho des doléances de certains mad dogs se plaignant de n’avoir pas de matelas (ils ont vendu ceux qu’on leur a donnés), accusant la fondation de ne pas avoir payé l’école (ils n’y allaient plus) et s’indignant d’être menacés d’expulsion pour loyer impayé (les propriétaires ne veulent plus louer à ces têtes brûlées).

La fondation a jusqu’à présent pour toutes ressources les 43 000 euros de prix remportés par le film. C’est peu pour entretenir une quinzaine d’enfants. D’autant que le film n’a pas été un succès : à peine 35 000 entrées. Mais Jean-Stéphane Sauvaire va continuer à collecter des fonds…

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