Des mesures concrètes !

Publié le 29 décembre 2008 Lecture : 2 minutes.

Depuis que la crise a éclaté, les experts se répandent dans les media pour assurer qu’ils l’avaient vue venir, cette coquine de crise, et qu’ils en connaissent tous les dessous. Dans les dîners en ville, tout le monde a son idée là-dessus. Et il paraît qu’à l’école les mouflets discutent gravement de relance, de déflation et d’assèchement du crédit.

Peuh ! L’analyse est facile. Mais les mesures concrètes ? Là, tout le monde sèche. Paulson change de plan comme de chemise et tout le monde copie sur Brown, qui lui-même a copié sur d’obscurs Suédois. Ils pataugent tous. Et pourtant il suffisait de nous consulter. Car nous les tenons, nous, les fameuses « mesures concrètes » ! Les voici, gratuitement mises à la disposition des « décideurs » :  

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1. Il faut mettre l’Homme au centre de l’économie. En effet, ceux qui mettent le hamster ou le scoubidou au centre de l’économie sont les vrais responsables de nos malheurs. Il faut donc tracer un grand cercle dans toutes les Bourses du monde et mettre l’Homme au centre. (Pour se procurer l’Homme, il suffit d’assommer un passant au coin d’une rue et de le proclamer « Homme inconnu » – comme il y a un « Soldat inconnu ».)

2. Il faut moraliser les affaires. Le secrétaire général de l’ONU recevra solennellement, dans son bureau, les affaires et leur passera un savon du tonnerre de Dieu. Comment ? Qu’est-ce ? Y a plus de morale, les mœurs vont à vau-l’eau, c’est Sodome et Gomorrhe ! Et il leur remettra un exemplaire – dédicacé par Moïse – des Dix Commandements ainsi qu’un recueil de cours d’instruction civique. Honteuses, bourrelées de remords, les affaires ressortiront complètement moralisées du bureau de Ban Ki-moon.

3. Il faut restaurer la confiance. La bougresse est atteinte d’anémie, nous dit-on. Le chef de l’État invitera donc la confiance dans le meilleur restaurant de la place. Au menu : viande rouge, féculents, fruits et légumes, sang de bœuf et alcools divers. Si après ça la confiance n’est pas restaurée, c’est à n’y rien comprendre.

4. Il faut sortir de la tyrannie du profit. Pourquoi ne pas le pendre, carrément, ce tyran ? Dès que le profit sera signalé dans une ruelle ou sur le toit d’une maison, les citoyens, constitués en bandes armées de fourches et de gourdins, auront le devoir de s’en emparer et de le conduire au plus proche réverbère – d’où il sera pendu haut et court. Non, mais !

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5. Il faut sortir de la logique du court terme. Sortir de la logique, ça semble difficile à première vue. Pourtant, il suffit de réfléchir. Quel est le contraire de la logique ? C’est évidemment l’illogisme, la folie, la niaiserie débridée et autres substances assez faciles à se procurer. Pour sortir de la logique du court terme, il suffit donc de s’installer dans la folie du long terme. Chaque citoyen se procurera un entonnoir dont il se fera un couvre-chef, s’habillera comme l’as de pique et ira par les rues en clamant : « Je suis Napoléon ! » On n’entendra plus jamais parler de cette pernicieuse « logique du court terme » – sauf peut-être au pôle Nord ou au Sahara.

Si vous avez d’autres suggestions, envoyez-les moi. Mais du concret, s’il vous plaît, du concret !

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