Quand le ciel s’éclaircit

Publié le 8 décembre 2008 Lecture : 3 minutes.

L’année 2007 restera un bon cru pour l’économie mauricienne avec une croissance de 4,7 % du PIB en monnaie constante. La meilleure performance depuis le début des années 2000 et un bon redressement par rapport à 2006, qui avait connu un tassement de son taux de croissance à 3,5 %. En 2007, l’activité a été soutenue par le tourisme et le bâtiment, mais aussi par les entreprises textiles. Hors industrie sucrière, qui demeure en nette contraction, l’ensemble des secteurs a progressé de 6,4 %, d’après la Mauritius Commercial Bank.

Un coup d’œil sur le classement des 50 premières entreprises comparé à celui de l’année dernière montre immédiatement de bonnes performances en 2007. Le plancher d’entrée est passé en termes de chiffre d’affaires de 30 millions de dollars à près de 50 millions. Dans le rouge depuis des années, le secteur textile a réussi à se redresser en 2007, en pariant sur la restructuration mais aussi en se positionnant sur les marchés de niche. Le taux de croissance du secteur est ainsi passé de - 12,5 % en 2006 à + 8 % en 2007 avec un chiffre d’affaires annuel de 1,45 milliard de dollars. Le groupe Denim de l’île (DDI), spécialiste de la toile de jean, est ainsi rentré à la 44e place du palmarès des 50 premières entreprises mauriciennes. Des capitaux étrangers, en particulier européens (italiens dans le cas de DDI), sont venus s’ajouter aux investisseurs mauriciens pour reprendre les usines, hong­kongaises et autres, qui avaient fermé leurs portes entre 2001 et 2004. « Des investissements massifs ont eu lieu dans les nouvelles technologies, le marketing, la formation de la main-d’œuvre, et la recherche et le développement », explique Maurice Vigier de La Tour, directeur général de DDI. Ciel Textile, le 1er groupe textile mauricien, passe, lui, de la 14e à la 10e place et augmente son chiffre d’affaires de 52 % entre 2006 et 2007. Clairement, la société a opté pour les marchés de niche « vert » et « équitable », en affichant ses labels : AB, Cotton bio, Commerce équitable… CMT pour sa part reste en 13e position, mais son chiffre d’affaires progresse tout de même de 27,8 % et au vu de son résultat net – 46,9 millions de dollars – elle occupe la deuxième position du classement. Si la filière a réussi à surmonter la fin des avantages octroyés par l’accord multifibre et le départ de nombreuses entreprises hongkongaises, demain elle devra affronter la récession économique et le ralentissement de la consommation qui s’annoncent sur les principaux marchés d’exportation (États-Unis et Europe en particulier). Les professionnels s’inquiètent déjà d’une baisse sensible des commandes.

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Pour le tourisme, 2007 a été aussi une année remarquable avec 910 000 visiteurs et une croissance impressionnante de 15,1 %. Ce boom a été possible grâce à la libéralisation de l’espace aérien et l’arrivée de nouvelles compagnies, ainsi que de gros efforts marketing pour « vendre » la destination. La bonne performance du tourisme en 2007 a bien sûr profité aux entreprises liées à ce secteur d’activité, comme le transport aérien, l’hôtellerie et, indirectement, le bâtiment. Air Mauritius reste solidement accrochée à la première place des entreprises mauriciennes avec une augmentation de son chiffre d’affaires de 20 %, à 659 millions de dollars, et, surtout, elle affiche à nouveau un résultat net positif de plus de 25 millions de dollars. Déjà en progression en 2006, les principaux groupes hôteliers ont poursuivi sur leur lancée. Seulement 43e, en chute de trois places, Constance Hotel Services a quand même connu une progression de 48 % de son chiffre d’affaires et une multiplication par deux de son revenu net. Le chiffre d’affaires de Naïade Resorts Group (toujours 30e) progresse de 40 % et celui de Sun Resorts – qui passe de la 17e place à la 18e – augmente de 23,5 %. Le numéro un du secteur, New Mauritius Hotel, progresse de la 11e à la 8e place, mais surtout affiche une croissance de son chiffre d’affaires de 58 % et un résultat net multiplié par deux.

Le secteur du bâtiment, avec pas moins de huit sociétés classées, a été porté par le dynamisme des projets hôteliers et d’implantation de villages touristiques à l’image des villas sous la marque Club Med. Si l’ensemble des secteurs de l’économie était bien orienté en 2007, des inquiétudes légitimes pèsent sur l’année en cours, notamment vis-à-vis du tourisme et du textile. Le Bureau central des statistiques (BCS) de Maurice avait déjà légèrement corrigé son estimation du taux de croissance 2008, le fixant à 5,6 % contre 5,7 % prévu en juin dernier. Un réajustement plus sévère n’est pas à exclure dans les prochains mois. 

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