Diversification en marche
Après une croissance de 2,6 % en 2007 et un taux attendu de 6,5 % en 2008, l’économie marocaine connaît une embellie, qui profite à la plupart des entreprises. En tête du classement, le holding privé ONA a vu son chiffre d’affaires augmenter de 15 % en 2007, tiré par la distribution (+ 34 % pour Marjane, + 22 % pour Acima, + 59 % pour Optorg) et l’immobilier. Pour l’ONA, l’année 2008 aura été riche en rebondissements. Les mauvaises performances de Wana, sa filiale télécoms et troisième opérateur du royaume, ainsi que le manque de visibilité de son business plan quant à l’attribution prochaine d’une troisième licence GSM, ont coûté sa place au président Saâd Bendidi. Débarqué en avril, il a été remplacé par Mouatassim Belghazi, auparavant directeur général de la Somed. Dans la foulée, le groupe a été réorganisé.
Poule aux œufs d’or du français Vivendi, Maroc Telecom ne faillit pas à sa réputation. En 3e position dans notre classement, le numéro un de la téléphonie fixe et mobile au Maroc a enregistré un chiffre d’affaires 2007 en hausse de 21,7 %, contribuant à hauteur de 11 % au chiffre d’affaires du groupe français de communication et de 23 % au résultat opérationnel. Une bonne année qui devrait être confirmée en 2008, avec une croissance du chiffre d’affaires estimée supérieure à 8 %. Au premier semestre, le parc mobile du groupe ayant augmenté de près de 26 %. Tête de pont en Afrique du groupe Vivendi, Maroc Telecom détient des participations de 51 % dans les opérateurs historiques de Mauritanie (Mauritel), du Burkina (Onatel) et du Gabon (Gabon Telecom).
Méditel, de son côté, conserve la 13e place. Le second opérateur marocain prévoit d’investir 4,2 milliards de dirhams à l’horizon 2010 afin d’améliorer la couverture et de renforcer ses infrastructures.
Dans le peloton de tête, l’Office chérifien des phosphates (OCP), profitant du boom des besoins alimentaires de la planète, table sur un chiffre d’affaires de 64 milliards de dirhams à la fin de 2008, soit une hausse de 123 % par rapport à l’année dernière. De 34 dollars la tonne à la fin de 2004, le phosphate est passé à 53 dollars à la fin de 2007 et devrait terminer l’année à 177 dollars. Le Maroc, qui détient près de 50 % des réserves mondiales, entend valoriser davantage la production d’engrais et d’acide phosphorique sur son sol. Des projets sont en cours de développement avec le Pakistan, le Brésil et la Libye, qui profiteront de la mise en place du hub de Jorf Lasfar.
Pour l’Office national de l’électricité (ONE), dont le chiffre d’affaires s’accroît de 24 % en 2007, la croissance passe aussi par l’Afrique, après avoir porté le taux d’électrification au Maroc de 18 % en 1995 à près de 95 % aujourd’hui. L’ONE se positionne notamment au Sénégal, en Mauritanie, au Niger, au Tchad et en Libye. Par ailleurs, l’Office entend faire la part belle aux énergies renouvelables (éolien et solaire photovoltaïque), avec un programme de développement estimé à plus de 25 milliards de dirhams sur les cinq prochaines années.
Profitant de l’excellente conjoncture du BTP, la Société nationale de sidérurgie (Sonasid) poursuit l’extension de ses capacités de production d’acier, à Nador notamment. Sur le premier semestre 2008, son chiffre d’affaires est en hausse de plus de 40 %.
Dans les assurances, les choses vont bon train. Wafa Assurance, filiale d’Attijariwafa Bank, se propulse à la 20e place, avec un chiffre d’affaires en hausse de 63 % en 2007. Les primes émises ont augmenté de 47,6 % en 2007, tirées par le segment vie (décès, retraite, épargne). Wafa Assurance, qui détenait 21 % des parts de marché en 2007, talonne RMA Wataniya, toujours leader du secteur, mais dépasse désormais le groupe Axa.
Dans la distribution automobile, à noter la très bonne performance du groupe Auto Hall, qui gagne 11 places. Leader dans le secteur électrique et nouveau dans le classement, Nexans Maroc, filiale du groupe français, expert mondial du câblage, se hisse d’emblée au 42e rang. Nexans Maroc opère dans les infrastructures énergétiques, l’industrie automobile et bientôt aéronautique. Une nouvelle chaîne de production à Mohammedia, entre Casablanca et Rabat, devait démarrer début 2009 pour satisfaire les besoins du groupe Airbus.
Font également leur entrée Maghrebail, société de financement (majoritairement détenue par BMCE Bank et RMA), ainsi que Cooper Maroc Pharmaceuticals, dont le chiffre d’affaires a crû de 20 % en 2007.
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