Les bénéfices de la paix
Publié le 8 décembre 2008 Lecture : 3 minutes.
Malgré l’incertitude liée à la prochaine présidentielle, la plupart des entreprises ivoiriennes ont affiché de bonnes performances en 2007 suivant en cela la croissance du PIB qui a atteint 1,8 %, avec une prévision de 3 % en 2009. Aucune des sociétés recensées n’affiche de bilan négatif. Une tendance qui devrait se confirmer l’an prochain à supposer que les élections se déroulent de façon transparente et pacifique.
On ne s’étonnera pas de voir figurer la Société ivoirienne de raffinage (SIR) en tête de notre classement annuel. Malgré le repli observé depuis le mois d’octobre, la première entreprise d’Afrique de l’Ouest francophone a bénéficié du niveau très élevé des cours du brut en 2007-2008. Conséquence, son chiffre d’affaires a atteint 2,3 milliards de dollars pour un résultat net de 46 millions. Les autres entreprises du secteur pétrolier et parapétrolier connaissent la même évolution, à commencer par la Société nationale d’opérations pétrolières (Petroci), qui gère le brut exploité dans l’offshore ivoirien (17,7 millions de barils en 2007), mais aussi la filiale ivoirienne du français Total, 7e entreprise de ce pays avec un chiffre d’affaires de 294 millions de dollars.
Premier groupe privé du pays, créé en 1964, Sifca (Sucrivoire, Cosmivoire, Sodima, SAPH, etc.) enregistre 520 millions de chiffre d’affaires pour un résultat de 69 millions. Présent principalement dans l’huile, l’hévéa et le cacao, le groupe de Jean-Louis Billon, également président de la Chambre de commerce et d’industrie de Côte d’Ivoire (CCI-CI), retire les bénéfices d’une politique prudente de croissance interne et d’une stratégie de diversification qui l’a amené à s’allier à des géants comme Michelin dans la production de latex, ou comme Olam et le singapourien Wilmar International dans la production d’huile de palme.
Avec 1,22 million de tonnes, la production cacaoyère de 2007-2008 s’est maintenue, en registrant un léger recul de 0,3 % par rapport à la campagne précédente. De fait, les autres entreprises du secteur ont connu une bonne activité.
Le secteur de la téléphonie caracole également parmi les premiers de la liste des principales sociétés ivoiriennes. Orange Côte d’Ivoire, la filiale du Sud-Africain MTN ainsi que Côte d’Ivoire Telecom figurent parmi les dix premières entreprises du pays. Avec 424 millions de dollars de chiffre d’affaires pour un résultat de 78 millions, la filiale du français Orange se maintient à la première place des opérateurs de téléphonie. Jamais la crise politico-militaire qu’a connue la Côte d’Ivoire n’a remis en cause la vitalité de ce secteur.
Outre les télécommunications, les autres entreprises du secteur tertiaire, particulièrement affecté par la crise politico-militaire, ont contribué positivement à la croissance en 2007. D’où les bonnes performances des entreprises du transport et du commerce, comme les deux filiales de groupes français SDV-Bolloré, qui possède plusieurs concessions dans les services portuaires à Abidjan et assure la gestion de la ligne de chemin de fer Abidjan-Ouagadougou et celle du groupe CFAO.
Puissance économique de l’Afrique de l’Ouest, la Côte d’Ivoire maintient son rang grâce à la présence de grands groupes internationaux dans le secteur agro-industriel. Unilever Côte d’Ivoire est la 10e entreprise du pays avec 264 millions de dollars de chiffre d’affaires. La filiale du groupe de l’Aga Khan, Industrial Promotion Services (IPS), présente dans le pays depuis 1965, réalise 229 millions de dollars de chiffres d’affaires et se situe à la 12e place. Non loin de Nestlé, les Grands Moulins d’Abidjan (GMA), qui produisent de la farine, affichent pour leur part un résultat de 14 millions de dollars. Comme pour les autres pays, l’industrie de la bière et de la boisson connaît elle aussi de bons résultats, à l’instar de la Société de limonaderies et de brasseries d’Afrique (Solibra).
Parallèlement, le lancement de grands travaux stimulés par la reprise de l’aide internationale à la Côte d’Ivoire a soutenu les activités des secteurs du BTP, comme la Société des tubes d’acier et d’aluminium en Côte d’Ivoire (Sotaci) et la Société ivoirienne de ciment et matériaux. Enfin, le soutien de la demande intérieure se manifeste à travers les résultats de la Société ivoirienne de promotion des supermarchés.
