Malgré la chute du brut

Publié le 8 décembre 2008 Lecture : 3 minutes.

Malgré une baisse de la production pétrolière, l’économie camerounaise a enregistré une légère reprise en 2007, avec une croissance de 3,6 %, contre 3,2 % en 2006, et une hausse de 5,8 % des investissements. C’est principalement l’agriculture, la sylviculture, les télécommunications et le BTP qui figurent parmi les secteurs les plus dynamiques.â©Si la production de pétrole a chuté à 31,24 millions de barils en 2007 (contre 31,88 millions en 2006), les entreprises pétrolières restent toutefois parmi les poids lourds de l’économie, affichant des chiffres d’affaires en hausse, conséquence de l’augmentation du prix du baril. La preuve, la Société nationale des hydrocarbures améliore son chiffre d’affaires d’environ 234 millions de dollars tandis que la Société nationale de raffinage (Sonara) voit le sien bondir de 903 millions à 1,45 milliard de dollars en 2007. L’entreprise, dont la capacité de production est de 2 millions de tonnes de carburant, pourrait doubler sa production en 2011 au terme de travaux d’extension, soit un investissement de près de 300 milliards de F CFA. Hausse encore plus spectaculaire (+ 334 millions de dollars) du chiffre d’affaires de Total Cameroun, qui passe du 8e rang au 3e rang de notre classement. Pour l’avenir, les perspectives pétrolières sont bonnes. Avec la rétrocession, par le Nigeria, de la péninsule de Bakassi, proche de la zone pétrolifère du Delta du Niger, le Cameroun espère bien extraire davantage de brut.

Le secteur de la téléphonie mobile, dont le nombre d’abonnés a progressé de 34 % en 2007, maintient ses positions, deux de ces entreprises, MTN Cameroun et Orange Cameroun, occupant toujours respectivement les 5e et 7e rangs dans notre classement. â©Dans le domaine industriel, Alucam, qui produit de l’aluminium, passe du 12e au 9e rang de notre classement. À terme, l’extension de son usine d’Edéa devrait faire passer sa production de 87 000 à 360 000 tonnes. Coût du projet : 650 milliards de F CFA. Socatral, une de ses filiales qui produit des tôles d’aluminium, gagne une place, avec un chiffre d’affaires en légère augmentation (+ 25 millions de dollars). Bonne progression également des Cimenteries du Cameroun, filiale de Lafarge, dont le chiffre d’affaires s’affiche à 198 millions de dollars en 2007, contre 159 millions l’année précédente. L’entreprise, qui produit environ 1,25 million de tonnes de ciment par an, pourrait doubler ses capacités de production d’ici à 2009.

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En tête de peloton également se trouvent des entreprises de l’agro-industrie, dont la SABC (brasserie), 4e de notre palmarès, et la Sodécoton, qui enregistre toutefois une diminution de son chiffre d’affaires, consécutive à la chute de la production cotonnière (- 21 % en 2007), elle-même liée à la baisse des cours mondiaux qui ont entraîné une réduction des surfaces cultivées. Quant à sa privatisation, elle piétine. La Sosucam (sucre) gagne trois places dans notre classement, alors que la production de sucre a baissé de 6,2 %. Hévéa Cameroun progresse également de trois places, favorisée par la hausse de 6,9 % de la production de caoutchouc. La CDC (thé) maintient son niveau de 2006, de même que l’entreprise forestière Pallisco.

Dans l’agroalimentaire, on note la poussée vertigineuse du chiffre d’affaires de Nestlé (+ 45 millions de dollars), qui passe ainsi de la 35e à la 22e place, et la bonne progression de celui de la SIC Cacaos, qui bénéficie de l’augmentation de 4,5 % de la production de fèves. Dans le secteur des transports, CamRail et le Port autonome de Douala affichent une légère hausse de leurs chiffres d’affaires respectifs. Quelques changements sont à souligner dans les assurances, dont la plupart des entreprises gagnent des places dans notre classement. Projetée à 4,8 % en 2008 et à 4,6 % 2009, la croissance devrait bénéficier de la relance du BTP, grâce aux opérations de réhabilitation et de construction d’infrastructures prévues avec les fonds dégagés par l’initiative PPTE, la construction du barrage hydroélectrique de Lom Pangar ainsi que des investissements dans le secteur minier. L’exploitation du fer de Mbalam dans le Sud-Est, de la bauxite de Mini Martap dans l’Adamaoua, ainsi que celle du cobalt et du nickel dans la région forestière de Lomié comptent parmi les projets miniers phares du pays. 

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