Domination sud-africaine

Publié le 8 décembre 2008 Lecture : 4 minutes.

Non seulement le sud-africain Sasol conserve sa position de leader de la chimie sur le continent, mais, derrière lui, cinq entreprises sud-africaines trustent le haut du classement : AECI, Omnia Holdings, Chemical Services, African Oxygen et Aspen. Avec un chiffre d’affaires cumulé de 19,1 milliards de dollars, les six premières sociétés du secteur de la chimie représentent 79 % du total des 25 premières entreprises recensées. La place de ces groupes sud-­africains dans le classement s’explique aussi par leurs positions à l’international, aussi bien sur le continent qu’en Chine ou aux États-Unis pour Sasol, ou en Inde et en Amérique latine pour Aspen.

Indéboulonnable numéro un de la pétrochimie, le sud-africain Sasol voit son chiffre d’­affaires progresser de 58 % à 14,5 milliards de dollars et son résultat net s’envoler de 71 % pour atteindre 2,6 milliards. Autant dire que la performance du groupe, avec un ratio bénéfices sur chiffre d’affaires qui atteint 17,8 %, est excellente. Depuis cinq ans, les résultats de Sasol ne cessent de progresser. Le groupe, surfant sur la demande croissante d’énergie, a su tirer profit de son savoir-faire : la synthèse de Fischer-Tropsch qui permet de produire en quantités industrielles de l’essence, du gazole et des combustibles liquides synthétiques par gazéification du charbon. De nombreux pays qui possèdent des réserves de charbon sont intéressés par la technologie de Sasol. Une unité de production est déjà opérationnelle en Inde et une autre est à l’étude. Les ­diverses ­activités de l’­entreprise dans la chimie (polymères, ­solvants, etc.) représentent 40 % de son chiffre d’affaires. En octobre, la Commission européenne l’a condamnée à payer une amende de 318 millions d’euros pour entente illégale sur le marché des cires paraffine. « Étant donné notre puissance financière, nous pensons que cela n’aura pas d’impact sur notre croissance », a souligné le PDG de l’entreprise, Pat Davies.

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AECI, spécialisé dans la chimie et les explosifs, a certes gagné une place, mais son chiffre d’affaires a baissé de 14 % en 2007. Son bénéfice net a lui aussi perdu du terrain, en baisse de 50 %. Le groupe poursuit sa stratégie de recentrage sur son cœur de métier avec plus ou moins de succès. Côté réussite, il a cédé l’an dernier Dulux (peinture) pour 114,5 millions de dollars. Côté échec, il cherche toujours à vendre Sans Fibres, et des négociations bien avancées avec un repreneur ont échoué fin septembre. Néanmoins, le groupe cherche toujours des opportunités dans son cœur de métier aussi bien en Afrique du Sud qu’à l’international. Déjà présent au Brésil à travers Chemeserve, sa filiale spécialisée dans la chimie (6e du classement), AECI souhaite se développer encore dans ce pays. Sa branche consacrée aux explosifs, African Explosives, après un investissement en Indonésie et en Europe, regarde du côté du Chili et du Pérou. Le groupe compte investir 1,4 milliard de rands, principalement en 2008, dans quatre projets miniers et deux projets dans le domaine de la chimie. Pour son développement, le groupe peut compter sur un portefeuille de propriétés et terrains géré par Heartland Properties.

De son côté, Omnia Holdings affiche une belle progression de 37 % de son chiffre d’affaires, tout comme African Oxygen (Afrox), qui est remonté de la 7e à la 5e place, avec un chiffre d’affaires en progression de 71 %. En 2007, la société s’est restructurée et les différentes activités du groupe – production de gaz et produits dérivés – ont bénéficié d’une forte demande, fonctionnant au maximum de leurs capacités. Afrox a investi 101 millions de dollars au cours de l’année afin de poursuivre son programme de modernisation notamment dans la construction d’équipements de stockages dédiés au GPL afin d’éviter les ruptures de stock, comme ce fut le cas en 2006.

Derrière la chimie lourde arrivent les laboratoires pharmaceutiques avec une forte diversité géographique. Aspen (Afrique du Sud), PZ Cussons (Nigeria), Pharmacie centrale de Tunisie (PCT). Tous ont gagné des places dans le classement et ont vu leur chiffre d’affaires progresser (20 % pour Aspen, 28 % pour PZ Cussons, 17 % pour PCT), comme l’ensemble des neuf entreprises pharmaceutiques listées. L’industrie pharmaceutique reste caractérisée par une vive concurrence mais aussi une certaine protection des marchés (souvent par la loi), ce qui explique finalement cette diversité géographique. Le marché du médicament est porteur. Mais, pour Aspen, ce n’est pas une surprise. Depuis 1997, date de sa création, le groupe présente un chiffre d’affaires et un bénéfice en hausse. Le plus gros producteur de génériques de l’hémisphère sud a acquis une dimension internationale qu’il s’emploie continuellement à renforcer. En mars, Aspen a repris 50 % des activités menées par l’Indien Strides en Amérique latine (Brésil, Mexique, Venezuela) sur la base d’un joint-venture. Deux mois après, Aspen rachetait 60 % de Shelys Africa, s’offrant ainsi un accès aux marchés de la Tanzanie, du Kenya et de l’Ouganda.

Les entreprises de Côte d’Ivoire confirment quant à elles leur classement dans les vingt-cinq premières du secteur : Cosmivoire et Unilever CI, respectivement à la 22e et à la 15e place, toutes deux spécialisées dans les produits cosmétiques, ont connu une très bonne année 2007 avec une hausse de 35 % et 32 % de leur chiffre d’affaires. L’économie ivoirienne retrouve des couleurs.

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