Quand la fièvre retombe

Publié le 8 décembre 2008 Lecture : 4 minutes.

Sur l’année 2007, le cours moyen du baril de pétrole a atteint 72,5 dollars, soit une progression de « seulement » 7 dollars (+11 %) par rapport à 2006. Mais sous cette moyenne se cache une forte volatilité avec un écart du simple au double entre le plus bas (50 dollars) et le plus haut (96 dollars) enregistrés l’an dernier. Dans ce contexte, le numéro un du pétrole africain, le groupe algérien Sonatrach, a repris son souffle en 2007 après les résultats exceptionnels de 2006, où chiffre d’affaires et bénéfices nets s’étaient littéralement envolés (hausses respectives de 86 % et 71 %) essentiellement sous l’effet de l’augmentation des cours du brut. La production totale d’hydrocarbures de Sonatrach (pétrole et gaz confondus) en 2007 a également connu une progression modeste (+ 2 %), à 233,3 millions de TEP en 2007. Les volumes exportés ont même légèrement baissé. Dans ces conditions, le chiffre d’affaires progresse de 10,3 %, à 61,31 milliards de dollars, mais le bénéfice net enregistre une hausse de 19 %. La stratégie à long terme de Sonatrach repose largement sur le gaz, sans toutefois exclure le pétrole, avec l’ambition de satisfaire 40 % de la demande gazière européenne dans un contexte de forte tension autour du gaz russe et des conflits qu’il génère (Tchétchénie, Géorgie, etc.).

Au Cameroun, la Société nationale des hydrocarbures (SNH) gère les intérêts de l’État dans le secteur pétrolier, dont la commercialisation sur le marché international de la part de la ­production nationale de brut qui revient à l’État. Elle enregistre une progression de 17,5 % de son chiffre d’affaires en 2007, après une augmentation de 45 % en 2006. La SNH transfère ses recettes à l’État après paiement des charges, impôts et taxes. Ces transferts se sont élevés à 504,7 milliards de F CFA (soit 71 % de son chiffre d’affaires) en 2007, en baisse de 44,8 milliards de F CFA par rapport à 2006 (pour 31,25 millions de barils lui revenant).

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Au Nigeria, en l’absence de comptes publiés par la compagnie nationale NNPC, c’est la société privée Oil and Ocean (Oando) qui figure en tête des entreprises du secteur pétrolier. Toujours très active aussi bien dans l’exploration et la production que dans la distribution des produits pétroliers, Oando enrichit son domaine minier et développe une activité de distribution de gaz par gazoduc. Le chiffre d’affaires apparaît en retrait de 12 % en 2007 par rapport à 2006, tandis que le bénéfice est multiplié par deux. Conoil, première société nigériane privée de production de pétrole, connaît une stabilisation de son activité avec un chiffre d’affaires qui progresse de 2,4 % tandis que son bénéfice net régresse de 2 %. Conoil a démarré ses activités en 1990 et détient six permis d’exploitation de pétrole dans le delta du Niger. Dans la distribution, African Petroleum, l’un des premiers distributeurs de produits pétroliers du Nigeria (avec plus de 500 stations-service réparties dans le pays), annonce un bénéfice net de 49,16 millions de dollars, soit le double de celui de l’exercice précédent. Son chiffre d’affaires progresse de 25 %.

Quant à Total Gabon, ses résultats progressent malgré la baisse des réserves de pétrole du pays, qui semble inéluctable en l’absence de nouvelles découvertes significatives. Pour la filiale gabonaise de Total, la baisse de production opérée est sensible puisqu’elle passe de 84,8 millions en 2006 à 81,5 millions de barils par jour. La progression de 14 % du chiffre d’affaires d’un exercice sur l’autre n’est due qu’à l’appréciation du prix du brut vendu qui a atteint 66,6 dollars le baril en 2007 contre 59,1 dollars en 2006. Au Nigeria, le groupe français enregistre également une hausse significative (+ 15 %) de son chiffre d’affaires malgré les arrêts de production liés à l’insécurité entretenue par les mouvements armés autonomistes dans la région du delta du Niger, où sont concentrés les champs pétroliers. Malgré ces incidents, Total Nigeria conserve une confortable marge bénéficiaire. Le groupe a également une participation dans les unités de liquéfaction de gaz de Bonny.

En Tunisie, la Stir connaît une progression soutenue de ses activités. La raffinerie située à Bizerte affiche un chiffre d’affaires en hausse de 19 % en 2007, après une hausse de 30 % en 2006. La Stir a traité 1,79 million de tonnes de brut en 2007. Sa production a couvert 44 % de la consommation nationale.

En Algérie, Naftec, filiale de Sonatrach qui raffine le pétrole pour les besoins intérieurs, voit son chiffre d’affaires progresser d’un tiers malgré une faible hausse (5 %) de la production de ses trois raffineries d’Alger, Skikda et Arzew. Naftal, autre filiale de Sonatrach, qui assure la commercialisation des produits pétroliers dans le pays, a bénéficié d’une légère hausse de 4 % de la consommation intérieure, ce qui lui a permis, combiné avec la hausse des prix, d’enregistrer une progression de 9 % de son chiffre d’affaires.

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Au Cameroun, la Société nationale de raffinage (Sonara) affiche un résultat positif de 27,6 millions de dollars, après des années de graves incertitudes quant à son avenir du fait de difficultés structurelles, comme sa mauvaise adaptation au traitement du pétrole local, ce qui la contraint à importer le brut du Nigeria. Sur le plan conjoncturel, les retards de paiement systématiques de ses clients publics ont été en partie jugulés.

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