Année faste

Publié le 8 décembre 2008 Lecture : 4 minutes.

Quand le bâtiment va… tout va. 2007 fut une année faste pour les entreprises de BTP sud-africaines qui continuent à dominer très nettement le secteur sur le continent africain (six figurent parmi les dix premières de notre classement). Les professionnels du secteur sont optimistes et attendent un taux de croissance annuel moyen de l’activité de 8 % par an jusqu’en 2015. Ce dynamisme est tiré par les investissements publics pour créer des logements à bas coût, accessibles aux classes populaires. Le gouvernement développe également d’ambitieux projets d’infrastructures. Les groupes publics Eskom et Transnet ont pour leur part d’importants programmes de construction de centrales électriques et de réseaux de transport d’ici à 2012. Parallèlement, la Coupe du monde de football 2010 approche et de nombreuses infrastructures sortent de terre pour la plus grande joie des entreprises locales. Ce dynamisme attire du monde. Les groupes chinois et indiens sont de plus en plus présents sur le marché sud-africain, mais on remarque aussi la présence de grands groupes européens comme l’allemand Hochtief et le français Bouygues, qui se sont associés avec des partenaires locaux.

Le numéro un du secteur, Murray & Roberts Holdings, qui prend cette année la tête du classement aux dépens de l’égyptien Orascom, figure parmi les compagnies sud-africaines retenues pour la construction de cinq stades et la mise à niveau de cinq autres en prévision de la Coupe du monde. Il réalise également les infrastructures du projet de train à grande vitesse Pretoria-Johannesburg. L’international représente 40 % des activités de Murray & Roberts, dont 25 % pour le seul Moyen-Orient. Le groupe a, en portefeuille, dans cette région, quelques projets prestigieux comme le Trump International Hotel & Tower, une tour de 62 étages et de 270 m de haut située à Dubaï, où il réalise aussi l’agrandissement de l’aéroport international. Conséquence de cette intense activité, Murray & Roberts voit son chiffre d’affaires de 2007 bondir de 54 % et franchir la barre des 2,5 milliards de dollars. Son bénéfice net suit la même tendance et progresse de 49 %. Son suivant, Wilson Bayly Holmes-Ovcon (WBHO), réalise une performance similaire avec un chiffre d’affaires en hausse de 54 %. Dans le cadre de la Coupe du monde, WBHO construit trois stades ainsi que deux aéroports. À l’instar de son concurrent, WBHO a des vues sur le Moyen-Orient avec, en préparation, l’ouverture d’une filiale aux Émirats arabes unis en joint-venture avec une société locale. Le marché mauricien est également bénéfique avec ses contrats de construction de centres commerciaux. WBHO est également bien implanté dans les travaux publics dans toute l’Afrique australe, en particulier au Botswana, au Lesotho, au Mozambique et en Zambie. Dans le classement, WBHO est talonné par un autre sud-africain, Group Five. Comme ses concurrents, Group Five développe une importante activité à l’international. En mai 2007, le groupe a achevé au Nigeria son plus gros projet jamais réalisé en Afrique de l’Ouest : la construction de la centrale au gaz d’Ibom, dans le Delta du Niger. Ce chantier le place en bonne position sur le marché émergent des centrales électriques privées sur le continent africain. Pour 2007, Group Five a enregistré une hausse de 34,5 % de son chiffre d’affaires, qui passe la barre du milliard de dollars.

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Contrairement à ses homologues sud-­­­africains, l’égyptien Orascom Construction connaît une certaine baisse d’activité qui se traduit par une contraction de son chiffre d’affaires de l’ordre de 18 % tandis que son bénéfice diminue de moitié. Fin 2007, le groupe a cédé, pour 8,8 milliards d’euros, sa filiale Orascom Cement au cimentier français Lafarge, qui devient ainsi le numéro un du ciment dans le Bassin méditerranéen. L’opération a aussi permis au principal actionnaire d’Orascom Construction, Nassef Sawiris, l’un des fils du fondateur du groupe Orascom, de prendre 11 % du capital de Lafarge, devenant ainsi son deuxième actionnaire derrière le groupe Albert Frères. Nassef Sawiris est, selon le classement du magazine Forbes, le quatrième homme d’affaires le plus riche d’Afrique avec 3,9 milliards de dollars de fortune personnelle, derrière son frère Naguib, patron d’Orascom Telecom, crédité d’une fortune qui atteindrait les 10 milliards de dollars.

Au Maroc, Lafarge Ciments (492 millions de dollars de chiffre d’affaires) se partage le marché national avec Les Ciments du Maroc (405 millions de dollars, + 26 %), filiale du groupe Italcimenti. Avec à son actif des milliers de kilomètres de routes et d’autoroutes, des dizaines d’ouvrages d’art, des aéroports, plusieurs milliers de kilomètres de gazoducs et d’oléoducs et des dizaines de milliers de logements, l’algérien Cosider voit son chiffre d’affaires progresser de 13 % en 2007.

Au Nigeria, le leader du BTP, Julius Berger Nigeria, filiale du groupe allemand Bilfinger Berger, connaît une croissance régulière. Son chiffre d’affaires progresse de 48 % en 2007, même si le groupe est régulièrement la cible de menaces de la part du Mouvement pour l’émancipation du Delta du Niger (Mend) pour qu’il cesse ses activités dans la région pétrolière du delta. Pour sa part, West African Cement Portland (Wapco), filiale de Lafarge depuis 2001, envisage de porter sa capacité de production de 2 millions à 6 millions de tonnes de ciment par an pour répondre aux besoins locaux.

À Maurice, Ireland Blyth se situe dans le peloton de tête des entreprises du pays avec un chiffre d’affaires de 425 millions de dollars, en hausse de 41 %. Mais ce groupe privé diversifié ne doit pas son succès qu’à la construction et aux travaux publics. Il est également présent dans l’assurance, la finance, la grande distribution, les produits de la mer et le transport aérien.

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